N’DJAMENA, 17 octobre (Xinhua) — A travers le Programme national de développement et le Plan de développement de l’agriculture au Tchad, issus des conclusions du forum sur le développement du monde rural de janvier 2012, le gouvernement tchadien s’est doté des stratégies et politiques adaptées pour apporter les réponses idoines aux questions de l’insécurité alimentaire et de la malnutrition, a déclaré mercredi à Xinhua Dr Ngariera Rimadjita, ministre tchadien de l’Agriculture et de l’Irrigation.

“Si l’accès à l’alimentation constitue une préoccupation majeure de l’ensemble de la communauté internationale, un régime alimentaire sain, c’est-à-dire équilibré en qualité et en quantité, est aussi une préoccupation au vu des coûts élevés que la malnutrition, sous ses multiples formes, impose à la société”, a précisé Dr Ngariera Rimadjita, qui s’exprimait en marge de la célébration de la 33ème édition de la journée mondiale de l’alimentation.

Selon l’Organisation des Nation-Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), aujourd’hui dans le monde, 165 millions d’enfants sont dans un état de malnutrition tel qu’ils ne pourront jamais réaliser leur plein potentiel physique et cognitif; 2 milliards de personnes environ ont une carence en vitamines et minéraux essentiels à la santé et 1,4 milliard de personnes environ sont en surpoids, parmi elles, près d’un tiers sont obèses et exposées aux maladies cardiovasculaires, au diabète et à d’autres problèmes de santé.

Au Tchad, les résultats préliminaires de l’enquête du Programme Alimentaire Mondial (PAM) sur la sécurité alimentaire des ménages (février 2012), ont montré que la situation alimentaire pour 3,6 millions de personnes est préoccupante comparée à celle de la même période en 2010. Plus de 1 million de personnes ayant une faible capacité de résilience au choc sont durement frappées par la situation d’insécurité alimentaire sévère et 2,4 millions autres par une insécurité alimentaire modérée.

“Il est essentiel de renforcer le lien entre sécurité alimentaire et nutrition, de s’assurer que les systèmes alimentaires sont axés sur la production d’aliments plus nutritifs, de veiller à leur disponibilité et à leur accessibilité, mais également d’aider les consommateurs à faire des choix alimentaires judicieux”, a indiqué Germain Dasylva, représentant de la FAO au Tchad.

Si la croissance de la productivité agricole, a-t-il ajouté, reste indispensable dans les décennies à venir, une alimentation saine, diversifiée et fondée sur un bon équilibre entre les aliments énergétiques et nutritifs est tout aussi primordiale dans la lutte contre la malnutrition.

Au Tchad, la FAO s’est engagée à différents niveaux: appui au développement de filières porteuses (manioc et spiruline), lutte contre les déprédateurs des cultures, lutte contre la flambée des prix des aliments, appui à l’élaboration de la “filière semence”, renforcement de la résilience et des moyens de subsistance des populations.

“Une bonne nutrition repose sur une alimentation saine. Une limentation saine suppose des systèmes alimentaires sains, tout autant que des moyens adaptés en termes d’éducation, de santé, d’eau et d’assainissement. Les systèmes alimentaires sains sont bâtis sur des politiques adaptées, des mesures d’incitation et une bonne gouvernance”, a conclu M. Germain Dasylva.