Sous le soleil ardent de ce lundi 17 mai, les parents, amis et connaissances ainsi que de nombreux jeunes sont sortis pour accompagner à sa dernière demeure le jeune Eric Kondol, blessé par balle en marge de la manifestation du 8 mai organisée par Wakit Tama et mort quelques jours plus tard à l’hôpital.

Certains jeunes sont munis du tricolore national. D’autres ont attaché des morceaux de tissu. Tous, chantaient l’hymne national et dansaient devant la morgue de l’hôpital général de référence nationale.

Lorsque que le corps d’Éric sort de la morgue, c’est les pleurs et lamentations. “Un jeune est parti pour rien”, “un jeune est parti tôt”, “il n’est pas parmi les manifestants”, “pour rien on a tiré sur lui”, c’est les phrases qui fusent de partout. . De la morgue de l’hôpital général de référence nationale dans le 3ème arrondissement, certains à motos, beaucoup à pieds, ces jeunes accompagnent le corps vers le cimetière de Toukra à la sortie sud de N’Djamena en sifflant et en chantant.

Quelques jeunes ont brûlé le drapeau de la France en face du terrain Festa Africa à Moursal dans le 6ème arrondissement puis à l’entrée du cimetière de Toukra dans le 9ème arrondissement. “Non à la France, non à l’Union Africaine, non au CMT, non aux policiers qui tirent sur les civils. Le problème du Tchad, c’est les Tchadiens et Tchadiennes qui vont résoudre, personne ne va intervenir ” , lancent ces jeunes.

Arrivés à Toukra, après une marche d’environ 15 km, ces jeunes ont pris sur leurs épaules le cercueil de la voie bitumée jusqu’au cimetière. C’est vers 15h50 qu’Eric Kondol est inhumé.