La célébration de la Journée mondiale de l’aide humanitaire, ce jeudi, 19 août, à la Bibliothèque nationale de N’Djamena a permis aux acteurs impliqués de tirer la sonnette d’alarme sur la question.

Le 19 août a été institué en 2008 comme Journée mondiale de l’aide humanitaire par l’Assemblée générale des Nations unies. Cette date a été choisie en hommage aux victimes de l’attentat contre le bureau des Nations unies à Bagdad, en Irak, le 19 août 2003 au cours duquel 22 personnes avaient perdu la vie, y compris le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU, Sergio Vieira de Mello.

Le Tchad à l’instar des autres pays du monde, célèbre la Journée mondiale de l’aide humanitaire, qui vise à honorer l’engagement des travailleurs humanitaires qui, bravant les dangers et les difficultés, se dévouent sans relâche pour fournir une assistance aux personnes qui en ont le plus besoin, parfois au péril de leur vie. C’est également l’occasion de réaffirmer le soutien de la Communauté humanitaire, du Gouvernement et de ses partenaires aux personnes affectées par les crises humanitaires.

Cette année, la journée porte sur le thème du changement climatique.

Pour le représentant de la Coordinatrice humanitaire de l’ONU, Claude Jubilar, les catastrophes telles que les inondations, sécheresses ou vagues de chaleur ont doublé ces 20 dernières années, touchant surtout les pays les plus pauvres. “Les risques climatiques affectent particulièrement les femmes et les filles, qui assument souvent une charge disproportionnée pour subvenir aux besoins de leurs familles, que ce soit en se privant de repas pour nourrir les autres membres du foyer ou en parcourant des distances de plus en plus longues pour trouver de l’eau potable et des aliments appropriés”, souligne-t-il.

Aujourd’hui, selon les données de l’ONU, le Tchad compte environ 5.5 millions de personnes dans le besoin d’assistance humanitaire, dont environ 5.1 millions en situation d’insécurité alimentaire. A ces personnes, s’ajoutent plus de 500 000 réfugiés, plus de 400 000 déplacées internes et plus de 120 000 retournés. Toutes ces personnes vulnérables sont appuyées par une population d’accueil estimée à environ 700 000 qui partagent leurs ressources avec elles.

Le ministre de l’Économie, de la Planification du développement et de la Coopération internationale, Dr Issa Doubragne, relève pour sa part que les effets néfastes du changement climatique provoquent des conséquences en termes d’insécurité alimentaire et de perte des moyens d’existence et accroît la pauvreté, particulièrement en milieu rural.

Le ministre Dr Issa Doubragne d’inviter les humanitaires à changer leur paradigme et s’inscrire ”résolument dans une action humanitaire innovante en mettant de côté les considérations dogmatiques vieilles de cinquante ans pour adapter leurs réponses à l’évolution des temps, des priorités et des réalités socio-culturelles nationales”.