SOCIETE – Après l’évacuation des vendeuses des fruits et légumes suite à la décision prise par la mairie, désespérées, celles-ci ne savent où vendre leurs produits.

Au bord du goudron, à l’espace habituel qu’occupaient les femmes vendeuses de légumes et fruits au marché à mil, c’est le vide. L’on constate juste la circulation des engins et très peu de personnes. Pourtant auparavant c’était un coin rempli de vendeuses et clients où l’achat des légumes se fait en gros tout comme en détail. Mais ces vendeuses sont renvoyées de cet espace par la mairie sous prétexte qu’elles occupent anarchiquement le passage. La zone est occupée désormais par les agents de la Police municipale.

A chaque situation, il faut s’adapter. L’alternative trouvée par ces femmes est de se disperser à l’intérieur des marchés pour celles qui ont eu accès à des espaces et d’autres dans les alentours du marché.

Et les plaintes ne manquent pas. “Ma souffrance est énorme, c’est grâce à ce commerce  de légumes que j’exerce plus de 05 ans déjà que je prends en charge la nourriture ; la scolarisation des enfants sans oublier le loyer  pour ma famille. Mon mari ne travaille pas et tout repose sur mon commerce“, explique Clémentine, une commerçante au marché à mil, l’air triste et abattu. Pour elle, ce renvoi a déjà  une répercussion sur sa famille car en quelques jours seulement elle ne fait plus de recettes comme avant. Elle ajoute qu’avec cette mévente ce sont les chèvres qui bénéficient des légumes gâtés. Pour Clémentine, si le gouvernement ne trouve pas de solution pour elles c’est la tension qui va la  tuer avec cette allure où les choses se compliquent de jour en jour.

 «Je trouve vraiment injuste la décision de la mairie. Elle ne peut pas nous renvoyer de la sorte sans préavis. Ce qui est sûr la mairie ne sait pas ce que représente ce commerce pour nous les femmes qui épaulons nos maris dans les multiples tâches», nous confie une autre commerçante. Elle ajoute que pour elles qui ont trouvé une place à l’intérieur du marché c’est mieux sauf qu’elle ne fait plus de recettes comme avant. Elle déplore la situation de celles qui se sont dispersées au quartier pour essayer de faire de porte-à-porte afin de liquider leurs produits.

Face au désespoir de ces vendeuses de légumes, L’ADC déplore dans un communiqué, le fait que l’ensemble des espaces des grands marchés de la ville soit attribués intégralement par les autorités municipales aux vendeurs des produits manufacturés, habillement et autres cosmétiques. L’association signale que les vendeurs et vendeuses des légumes et fruits sont obligés de vendre ces denrées alimentaires fraîches sur la voie publique  à même le sol, sans aucun respect des règles d’hygiène et de salubrité, et ceci au risque de leurs vies mais aussi de celles des consommateurs qui s’approvisionnent sur ces voies.