Les 13 communautés ayant fui les affrontements sanglants au Cameroun pour s’installer à Kalambari au Tchad essayent de se forger une ” vie normale” grâce aux appuis du gouvernement tchadien et ses partenaires. Mais beaucoup restent encore à faire.


Avec sa superficie de 40 hectares, le camp des réfugiés de Kalambari est le plus vaste qui accueille les réfugiés venus du Nord Cameroun. Il a une capacité d’accueil de neuf mille personnes.

C’est en août 2021 que le camp a été créé pour accueillir les personnes fuyant les premiers affrontements communautaires au Nord Cameroun. Entretemps, il accueillait juste une des deux communautés en conflit. Mais depuis décembre 2021, le nombre a augmenté de façon exponentielle et le camp accueille précisément 13 communautés. Cela, à cause du deuxième affrontement qui a éclaté au début du mois de décembre. Malgré cela, “il n’y a pas de soucis en ce qui concerne la cohabitation pacifique”, rassure l’administrateur de la Commission nationale d’accueil des réfugiés et de la réinsertion des rapatriés (Cnarr).

Grâce à l’engagement de l’Etat tchadien et ses partenaires dont le Haut-commissariat des réfugiés, le Fonds des Nations unies pour la population et bien d’autres, le camp ressemble peu à peu à un village où l’on peut tout trouver, en cas de besoin. Il y a des centres des jeux pour enfants, une maternité, une salle de consultation médicale, un centre de prise en charge des enfants souffrant de malnutrition, une école, sans compter les petits commerces qui se développent autour et au sein dudit camp.

Dans ce camp, il y a la sécurité, comme le témoignent les réfugiés eux-mêmes, mais sur leurs visages, on sent encore les blessures psychologiques. Pour les amener à reprendre normalement leur vie, des centres d’écoute sont installés pour les conseiller, les accompagner mais aussi pour les sensibiliser sur la santé sexuelle et reproductive”, explique Nadège Djimalngar, la gestionnaire des cas de l’Association des femmes juristes, rencontrée sur le lieu.

Pour constater ce se qui ce fait concrètement dans ce camp de Kalambari, une mission de haut niveau dont fait partie la directrice régionale du Fonds des Nations unies pour la population, en charge de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Argentina Matavel Puccin et l’ambassadeur canadien au Tchad, Richard Bale ont fait une descente dans le camp, ce mercredi, 16 février 2022.


De façon générale, ces partenaires techniques et financiers ont apprécié les réalisations et les efforts faits en quelques mois, mais avouent qu’il reste encore beaucoup à faire dans certains domaines comme l’éducation. Ahmat Abakar Nassour, le secrétaire permanent de la Commission nationale d’accueil des réfugiés et de la réinsertion des rapatriés, estime pour sa part que la visite de ces partenaires pourra apporter de grandes améliorations.