SOCIETE – Alors que la rentrée des classes a sonné il y a presqu’un mois déjà, à Doba, dans la province du Logone oriental, les filles semblent avoir leur priorité ailleurs que des études.

Doba, chef-lieu de la province du Logone oriental. Comme dans les autres provinces, la question de la scolarisation des filles est aussi d’actualité. Dans cette ville, capitale de l’or noir du Tchad, des filles sont plus intéressées par le commerce que par les études qui, pour elles, sont accessoires.

Agées entre 10 et 17 ans, elles tiennent des petits lieux de commerce pour certaines et de la vente à la criée pour d’autres même si elles vont au cours. Tout porte à croire que ces filles ont été dès le bas âge initiées dans le commerce. Approché, un père de famille tente d’expliquer. « Une fille n’a pas trop d’avenir dans les études. Même si on l’inscrit à l’école, arriver au cours moyen, elle devient une mère pour dire elle tombe enceinte et arrête les cours. » Telle est la raison évoquée par Ngarlem Joachim, père de trois filles commerçantes dans un petit marché de la localité.

Une source d’autonomie financière

Pour certaines filles interrogées, c’est la situation sociale des parents qui les emmènent à concilier commerce et études. “Mes parents n’ont pas assez de moyens pour me soutenir dans les études. Donc pour les épauler, je viens à l’école le matin et le soir je vends mes marchandises pour avoir quelques jetons“, avance Mekila. Pour d’autres, leur avenir se trouve dans le commerce. « Exercer une activité génératrice de revenu nous permet d’avoir une autonomie financière et préparer notre foyer », a laissé entendre Noudjiam, une jeune commerçante.

De ces différents avis qui convergent, l’on peut déduire que l’avenir de la jeune fille dans le Logone oriental se résume au foyer. Peu d’entre elles parviennent à achever leur cursus scolaire. Cette mentalité ne constitue-t-il pas un frein pour la scolarisation des filles et la promotion féminine dans cette région ?