Avoir la peau claire est plus qu’urgent pour certaines personnes à la peau noire, peu importe le prix que cela peut coûter. Auparavant enviée par  la population féminine, la peau claire devient l’un des soucis des certains hommes depuis quelques années au Tchad.

Rapide clair, Immédiat, 72 heures, les noms donnés à ces produits qui  permettent aux Africains, surtout aux Tchadiens de se dépigmenter la peau sont multiples. Dans cette course à la peau claire, certains vont encore plus loin en faisant un mélange des produits naturels et industriels tels que l’huile de karité, les citrons, l’eau de javel et bien d’autres.

De toute évidence, deux raisons peuvent justifier cette attirance que les Tchadiennes et Tchadiens ont pour ces produits cosmétiques. Si les femmes les utilisent pour avoir la peau claire et « attirante » et ainsi bénéficier de l’attention des hommes, ces derniers également le font pour être beaux et séduisants à l’égard des filles. Certes, cette pratique n’est pas sans conséquence sur la santé, mais cela n’inquiète pas trop certains adeptes.

Ce qui est inconcevable c’est que, ces derniers temps, les hommes également ont de plus en plus un penchant pour cette pratique. Ce qui est une source de déshonneur aux yeux de la majorité des Tchadiens. « La dépigmentation artificielle de la peau n’est pas une pratique digne d’un homme. Pour moi, un homme qui se dépigmente la peau n’est pas loin d’une femme », dit un conducteur de mototaxi,  avant de rajouter que : « ce sont des chomorokha qui font ça.» Le mot chomorokha désigne en arabe dialectal tchadien, celui qui fait les choses des femmes. C’est l’équivalent du mot homosexuel en français.

Visage clair, doigts, genoux et oreilles noirs, voilà comment deviennent les pratiquants et pratiquantes de la dépigmentation artificielle de la peau. En attendant une prise de conscience de la part des uns et des autres, le phénomène suit son chemin et devient de plus en plus fréquent chez les hommes.