Dans un communiqué de presse, le Groupe de Recherche Alternatives et de Monitoring du Projet Pétrole Tchad-Cameroun(GRAMP/TC) salue la courageuse décision du Gouvernement du retrait des permis d’exploitation pétrolière de la compagnie pétrolière chinoise (CNPC) et l’invite à appliquer la même sévérité à l’égard de toutes les sociétés pétrolières et sous-traitantes. Cette décision n’est que l’épilogue d’un bras de fer engagé depuis un an par le gouvernement tchadien contre la CNPC, annonce GRAMP/TC. En effet, déjà en aout 2013, une première décision de suspension temporaire des activités de cette compagnie est prise pour violation grave de la législation environnementale, notamment le « déversement intentionnel d’hydrocarbure ». Après une évaluation indépendante des dommages environnementaux causés par ce déversement, une amende de 1,2 milliard de dollars US a été infligée au mois de mars dernier à la CNPCI qui a rechigné à s’exécuter.

Si cette décision gouvernementale à l’égard de CNPCI est très courageuse et semble traduire la volonté du Tchad de mettre un terme à l’impunité en matière de violation de la législation  environnementale dans le secteur des industries extractives, le GRAMP/TC demande que le Gouvernement fasse preuve de la même diligence et sévérité à l’égard de toutes les compagnies hors-la-loi. Cette interpellation concerne les déversements de brut dans les sites des activités de Griffiths Energy International (GEI), devenu Caracal, à Badila ; les opérations de Global Petroleum dans le département de la Nya qui se poursuivent sans Etudes d’Impact Environnemental (EIE) et Plan de Gestion de l’Environnement (PGE) préalablement approuvés ; la violation systématique de la législation du travail et en matière de sécurité sociale par BGP, une autre société chinoise sous-traitante qui fait de la sismique pour la quasi-totalité des sociétés titulaires de permis et en exploitation au Tchad.