A N’Djaména, tout comme sur l’ensemble du pays, la saison pluvieuse laisse habituellement des souvenirs amers aux populations. Pour espérer réduire ou minimiser les dégâts, celles du 7e arrondissement de la capitale s’organisent.

Après la pluie vient le beau temps, dit l’adage. Mais, à N’Djaména, dans beaucoup de quartiers, dont ceux de la commune du 7e arrondissement, après la pluie, c’est le calvaire. Car, les intempéries provoquent généralement des dégâts tant humains que matériels.

Avec les premières pluies qui se sont abattues sur la ville de N’Djaména ces dernières semaines, ces populations se sont vite remémoré des mauvais souvenirs de l’année passée. Elles s’organisent et se mettent à l’oeuvre. Les habitants des quartiers Atrone et Ambatta par exemple construisent des digues et canaux pour soit barrer le passage aux eaux de pluie, soit les drainer vers les bassins de rétention.

Ces efforts rencontrent quelques obstacles. Koumtade Kader, censeur au Lycée d’Atrone, raconte : “ce quartier est un bassin de rétention et le grand problème est celui de l’urbanisation. Quand nous construisons des digues et canaux, certains de nos voisins les obstruent et remplissent ces canaux avec des ordures ménagères. Quand je me mets à les sensibiliser, ils me traitent de tous les noms d’oiseaux”.


Otyamte Assimtan, une habitante du quartier Atrone, évoque les mêmes difficultés malgré les quelques actions réalisées localement. ”Pour éviter l’inondation, on se prépare pendant la saison sèche. Mais, le vrai problème est l’urbanisation. Nous souffrons toujours en saison des pluies. Certains habitants dudit quartier continuent à obstruer les rues tracées en 2014 par les agents de cadastre. Je trouve anormal ce comportement. Je demande à l’Etat de nous trouver une solution durable à ces problèmes d’inondation”.


Selon Ngarta Koumtouin, chef de carré n° 41 d’Ambata, la situation que les habitants traversent chaque année en saison pluvieuse est déplorable. « Je peux dire que c’est un peu difficile mais par la grâce de Dieu, nous faisons toujours de notre mieux pour avoir des issues en saison des pluies afin de nous rendre dans nos lieux de travail. Surtout, nous les habitants d’Ambata, nous sommes victimes des eaux qui viennent de tous horizons et qui nous envahissent et écroulent même certaines maisons. Nous avions mené plusieurs démarches auprès des autorités du 7ème arrondissement et celles de la mairie centrale pour avoir des moyens qui nous permettront de canaliser ces eaux mais en vain. Pour finir, je m’indigne contre le comportement des chauffeurs de bennes qui détruisent ces rues et digues. En cas de réaction, ces derniers menacent de t’écraser », regrette-t-il.


Le délégué du quartier Ambata, Issa Djibrine, Yaya rejoint ses collègues. « La population du quartier Ambata souffre surtout en saison des pluies. C’était depuis 2019 que nous menons des démarches auprès de la mairie centrale pour nous soulager. Mais, jusqu’aujourd’hui, il n’y a pas une solution qui pourrait nous soulager. Dans ce quartier, nous nous battons à chaque temps pour éviter l’inondation mais ne recevons aucune assistance des autorités », se lamente-t-il.


Dépassé, Toula Abba Andoula, vice-président de l’Amical des Jeunes d’Atrone, s’en remet lui aussi aux autorités.  « Nous avons mis sur pied des activités ou encore des stratégies pour pouvoir soulager la population pendant cette saison pluvieuse mais nous rencontrons d’énormes difficultés. Nous faisons le drainage avec nos moyens de bord. Mais, arrivé à un certain niveau, nous constatons qu’il n’y a pas une issue qui facilite l’écoulement de ces eaux. La mairie centrale nous a un peu donné de l’espoir. Cependant, jusque-là, les choses trainent. Ceux de la voirie également nous ont demandé de patienter. Peut-être qu’il y aura un résultat positif », espère-t-il.


Noukamna Dayam, stagiaire