Arrivé à N’Djamena par le biais de l’Office national de promotion du Tourisme de l’Artisanat et de l’Art (ONPTA), Souleyman Adam Khamis, l’homme le plus grand du Tchad constitue un patrimoine à l’image des Sao.

26 ans. Un petit dans un corps géant. Il sort timidement de sa chambre sans dire mot à l’assistance. Il exécute docilement les consignes de son oncle. Il lui demande de simuler une marche dans la cour de la maison pour nos cameras.

Souleyman Adam Khamis est né et a grandi à Djer, un village reculé du Salamat dépourvu de presque tout. « Ni dispensaire, ni école, ni maternité et il n’y a qu’un seul point d’eau » regrette son oncle, Adoum Baba.

Tout se passait bien jusqu’à l’âge de 12 ans lorsque ses parents se rendent compte que sa croissance était anormale. A 17 ans déjà, personne ne pouvait l’égaler en taille dans ce village où vivent plus de 2000 âmes. « Il évite ses amis qui commencent à se moquer de lui » poursuit son oncle.

Il mène une vie normale. Il suivait ses parents aux champs sur une distance de 20km et est devenu agriculteur lui-même par la suite.

Mais, sa taille spectaculaire (2,46 m) due à une production anormalement élevée d’hormones de croissance exige un mode de vie différent des autres. Couchage, habillement, chaussure …il faut tout customiser.

ses chaussures fabriquées localement

Ses parents agriculteurs et démunis ne peuvent subvenir aux besoins de leur fils. Il a fallu l’intervention de son oncle Adoum Baba, ancien diplomate de son état, qui, depuis 2014, est au chevet du géant type. « Pour l’habiller il faut 10 yards, le chausser avec des pairs fabriqués spécialement à Dembé à base des pneus… »  

Souleyman est le 4ème fils d’une fratrie de six enfants. Ses parents rassurent que leur fils est mentalement bien portant. Il jouit d’une bonne santé, hormis un diabète détecté depuis son arrivée à N’Djamena, il y a quelques jours.

Sa découverte

Il a été détecté par l’Office national de promotion du Tourisme de l’Artisanat et de l’Art par l’intermédiaire de ses parents. Sa taille ressemblant à celle des Sao qu’à connu le pays de Toumaï, constitue un véritable patrimoine pour les responsables de l’ONPTA. « C’est pourquoi nous nous sommes occupés de son transport pour l’amener à N’Djamena » fait savoir Abakar Rozzi Teguil, coordonnateur de l’ONPTA et président du comité d’organisation du festival Dary.

Contrairement aux informations qui circulent sur les réseaux sociaux, Abakar Rozzi Teguil rassure qu’en aucun moment il était question de l’exposer au festival Dary.

Des démarches sont, depuis, entreprises pour que Souleyman soit reçu par les hautes autorités et dans le même sens, l’ONPTA prendra attache avec les organisateurs du livre Guinness des records pour une éventuelle présentation. Ça contribuera au rayonnement du Tchad à l’international. Tels sont les objectifs de sa venue à N’Djamena.

Son père