Abéché, le chef-lieu de la province du Ouaddai est coupeé du reste du pays et du monde. Les moyens de télécommunication sont coupés, sur instruction des autorités. Les lignes téléphoniques, la messagerie et l’Internet sont restreints. Ces mesures sont prises à la suite du soulèvement de la population qui conteste la nomination du chef de canton de Bani Halba.

Selon nos informations, peu avant la restriction des réseaux téléphoniques, la tension était vive. Il y a eu des pneus brûlés, des commerces saccagés, etc. Des forces de l’ordre auraient fait usage des balles réelles pour disperser une foule réunie au cimetière de la ville. Comme hier, des cas de morts sont signalés. Mais il n’y a aucune confirmation officielle pour l’heure. Le gouverneur de la province est injoignable. Le porte-parole du gouvernement quant à lui n’a pas réagi à notre sollicitation.

Dans un communiqué de presse de ce mardi, la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) dresse un bilan d’au moins cinq (5) morts et trente-cinq (35) blessés. “Des actes de torture de manifestants circulent par ailleurs sur les réseaux sociaux“, indique la CNDH.

L’institution nationale de défense des droits de l’homme déplore les violences qui ont accompagné les manifestations mais condamne également “avec force la réponse disproportionnée” des forces de défense et de sécurité, ainsi que les actes de “torture auxquels elles ont eu à se livrer”.

L’institution présidée par Djidda Oumar Mahamat qui entend ouvrir une enquête appelle également les hautes autorités à prendre leurs responsabilités pour faire cesser “au plus vite” ces manifestations dans le respect strict des droits de l’homme.

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