C’est lors d’une nouvelle assemblée générale tenue ce 14 décembre à la Bourse du travail que les agents de la commune du 6e arrondissement ont décidé d’une grève de 3 jours renouvelable. Devant certaines accusations de ces agents, l’exécutif communal se défend.

Ils semblent décider à se faire entendre. Après l’expiration de leur préavis de grève de six jours, hier, les agents de la commune du 6e arrondissement de N’Djaména se sont à nouveau retrouvés ce matin à la Bourse du travail pour se concerter. Après plusieurs interventions, mêlées de colère et de désespoir, la décision voulue par la majorité est retenue : une grève sèche de 3 jours renouvelable.

A la veille de cette rencontre, l’administrateur délégué du gouverneur à la commune du 6e arrondissement a rencontré la cellule locale du Syndicat national des communes du Tchad ( Synacot). Le sursis d’une semaine demandé par ce dernier n’a pas été suivi. « On a attendu 20 mois pour qu’on fasse un rappel sur nos salaires coupés, mais rien. Qu’est-ce qu’il pourrait bien faire en une semaine », fulmine un agent.

Avec ces retenues sur leurs salaires, certains agents de la commune recevraient des émoluments en déça du Salaire minimum interprofessionnel garantie (SMIG). Une situation qu’ils jugent intenable et « humiliante ». « Le plus bas salaire d’un fonctionnaire de l’État est fixé par la loi. Cette situation est inacceptable », dénonce un recouvreur qui dit gagner actuellement 59.000F

Depuis 5 ans, confie-t-il, il n’a reçu « aucun » avancement de ses dossiers. « Mais d’autres qui viennent d’arriver ont des avancements. Certains ont même vu leur salaire augmenter », s’indigne-t-il. Comme lui, d’autres agents entendent également rester ferme pour amener l’exécutif communal à dialoguer. « Après 3 correspondances, ils ont gardé le silence. Même l’Inspection générale d’État qui a diligenté l’enquête à l’issue de laquelle nos salaires ont été coupés a refusé une de nos demandes », relate un agent et syndicaliste.

La maire du 6e arrondissement se défend

Par un point de presse, la maire du 6e arrondissement de N’Djaména, Mamissou Mallet, indique que les « toilettages » opérés par l’Inspection générale d’État ( IGE), ont conduit aux augmentations des salaires de certains agents et aux réductions d’autres, « selon la grille salariale et selon la convention collective ». « C’est dire que la commune n’a rien à voir dans ces toilettages. Ces perturbateurs doivent aussi mettre à l’esprit que l’IGE s’est basée sur les diplômes pour réaliser ce toilettage », se défend la maire qui ajoute être aussi “victime”, mais dit respecter les textes et le travail opéré par l’IGE.