Le torchon brûle entre les sinistrés des inondations de l’année dernière de Toukra Tradex et la commune du 9ème arrondissement. Les sinistrés refusent de quitter leur site d’accueil, sans mesures d’accompagnement. Tandis que la commune menacent de les y déloger manu militari, s’il le faut.

Depuis quelques mois, l’atmosphère est délétère entre ces sinistrés et la commune du 9ème arrondissement. Les sinistrés, victimes des dégâts des pluies de l’année dernière, ont reçu l’ordre de dégager de manière définitive du site où ils sont installés depuis plus de huit mois. Car, besoin ne se fait plus ressentir et il n’y a plus de raison valable, avance la commune.

Les sinistrés ont été entretenus par des vivres et autres distribués par le délégué général du gouvernement auprès de la commune de N’Djamena, le samedi passé. Ces packs sont prévus pour leur permettre de tenir quelques jours quand ils regagneront leurs domiciles.

Mais c’est sans compter avec les sinistrés, qui exigent, avant tout départ, des mesures d’accompagnement durables. Ils voudraient des garanties ” claires” avant de quitter leur site d’accueil mais les autorités de la commune du 9ème arrondissement ne l’entendent pas de cette oreille. Les deux camps campent sur leurs positions. Les sinistrés vont plus loin et accusent la commune qui, selon eux, n’assure pas sa mission à l’égard de ses administrés. Sinon, leurs habitations ne seraient pas écroulées après les pluies. “Il n’y pas de curage, de drainage, etc. “.

Des sinistrés témoignent sous l’anonymat. “Nous sommes éprouvés et sans ressources mais on dirait que la commune est plus victime que nous car tout ce que les ONG nous offrent est systématiquement récupéré par les gens de la commune qui se le partagent en famille, en proche(…)”. “On tient tête parce que si on quitte, ce sera pendant la saison pluvieuse la même chose. Il faut qu’on nous comprenne…”.

Mais Yamadji Sotina, SG adjoint de la commune se montre on ne peut plus clair : “nous travaillons sur des faits. Les vivres sont distribués par le gouvernorat de la ville de N’Djamena et non par la commune du 9ème arrondissement. Et s’ils nous accusent de détournement des vivres (…), qu’ils apportent des preuves. Ils n’ont pas d’autre choix que de quitter de gré ou de force”. Le SG adjoint de poursuivre de manière expéditive : “ce n’est pas un pays de paresseux (…). Avant les inondations, est-ce l’État qui les nourrissait ? Ce sont des personnes valides, ils doivent aller tranquillement et non chercher à être entretenus (…)”.

Il sied de noter que ces sinistrés vivent dans des conditions exécrables. Il faut craindre le pire avec les grosses pluies qui s’abattent déjà sur N’Djaména .