Lors de leur message de Noël ce 10 décembre, les évêques ont fustigé l’immixtion du pouvoir exécutif et la corruption qui gangrènent le système judiciaire et qui ne permettent pas de régler les problèmes sécuritaires.

Les évêques ont tout d’abord dressé un tableau sombre de l’économie tchadienne. « Malgré d’énormes potentialités dont regorge le pays, toutes les analyses classent régulièrement notre pays parmi les trois derniers les plus pauvres au monde », font-ils l’observation.

Pour eux, les deux mamelles de cette économie, l’agriculture et l’élevage, ne sont pas productives et compétitives. « Nous sommes restés dans l’économie de subsistance. Les quelques rares industries du pays traversent des difficultés à cause de la nomination des responsables par complaisance et la mauvaise gestion », critiquent-ils.

Sur le plan sécuritaire, relèvent les évêques, la complexité des conflits intercommunautaires, surtout les conflits agriculteurs et éleveurs, prennent de plus en plus une tournure dramatique à « cause de l’utilisation des armes à feu fournies par des néo-éleveurs » .

Ces conflits se soldent souvent par des morts d’hommes et de pertes énormes pour le pays, aggravant ainsi la misère dans beaucoup de villages. « L’insécurité avec des cas d’assassinats, les enlèvements contre rançon dans le Mayo-Kebbi Ouest, la violation des droits de l’homme et des libertés fondamentales, les arrestations et amendes arbitraires sont monnaie courante. L’immixtion du pouvoir exécutif et la corruption dans le système judiciaire ne permettent pas aux magistrats d’apporter une solution aux problèmes sécuritaires », regrette la Conférence épiscopale.