La délivrance des documents d’identité notamment l’acte de naissance aux réfugiés, a été au coeur des échanges lors de la deuxième journée du forum provincial sur le Nexus humanitaire-développement organisé à Moundou.

Le Tchad compte plus de 523 000 réfugiés sur son sol, selon le recensement du HCR fait en septembre 2021. Parmi ces réfugiés, plus de 100 000 sont venus de la Centrafrique et vivent au sud du Tchad. Plusieurs d’entre eux ne possèdent pas de document d’identité notamment l’acte de naissance.

Selon le Haut-commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés (HCR), un accord a été signé entre le HCR et l’Agence nationale des titres sécurisés (ANATS), pour permettre l’enregistrement de naissance et prévenir l’apatridie. “Le HCR délivre les cartes de réfugié comportant le logo de la Commission nationale d’accueil, de réinsertion des réfugiés et des rapatriés (CNARR), l’État délivre les titres de voyage et l’ANATS délivre des cartes d’identité aux réfugiés”. Jusqu’aujourd’hui, les réfugiés peinent à enregistrer la naissance de leurs enfants afin d’obtenir l’acte de naissance.

Le 19 novembre 2020, les agents de l’ANATS étaient passés dans les provinces pour partager les registres d’acte de naissance. Le ministère en charge de l’Administration du territoriale a saisi les chefs de provinces pour dire que l’ANATS ne peut pas imprimer et distribuer les registres d’acte de naissance”, a indiqué le secrétaire provincial du Moyen Chari.

Dans le même sens, le gouverneur du Moyen Chari, Annadif Abakar Alkhalil ajoute que la gestion du registre pose toujours problème.”L’Agence nationale des titres sécurisés (ANATS), m’a remis des registres mais m’a demandé de ne pas distribuer. C’est pour vous dire que le problème n’est pas résolu”. Les responsables de l’ANATS ont brillé par leur absence lors des échanges.

En 2019, le Tchad a participé au forum mondial sur les réfugiés. Il a pris des engagements dont l’un porte sur la délivrance des pièces d’identité. “Délivrer d’ici 2022 des documents d’identité aux réfugiés à travers des structures nationales afin de faciliter leur inclusion socio-économique”.

À travers cette rencontre, le HCR plaide pour une collaboration afin de mettre à la disposition des réfugiés des documents d’identité pouvant faciliter l’implication de ces derniers dans la communauté.