Au quartier Champ des fils, dans le 5ème arrondissement de la capitale, aux abords de l’avenue Oumar Bongo, se trouve un ancien cimetière où reposent plusieurs âmes dont celle de l’écrivain Joseph Brahim Seïd. En plus d’être transformé en dépotoir, cet espace funéraire est un lieu de haute insécurité.

Le cimetière du Champ des fils. Ça ne dit peut-être pas grand-chose pour la génération actuelle. Pourtant, dans les années 70, ce fut le principal endroit où on enterre musulmans, chrétiens et autres fidèles des confessions religieuses.

Aujourd’hui, ce lieu se trouve au cœur de la ville. Il est englouti par les habitations. Abandonné et transformé derechef en dépotoir, terrain de foot pour les ados, ce cimetière est aussi un lieu de refuge pour les malfrats.  

Dans cet ancien cimetière, l’on virevolte entre des entrelacs de routes et des tas d’immondices. Il est difficile de savoir où on met les pieds. « Si on ne fait pas attention, on risque de marcher sur les tombes », prévient Abdoulaye, notre guide et habitant du quartier.

Des jeunes assis sur une tombe/Ph Almardi/Tchadinfos

Les traces des tombes disparaissent peu à peu. Si elles ne sont pas recouvertes par les herbes ou les immondices, elles sont profanées. Par endroit, on observe des jeunes joyeux assis sur ces tombes, profitant des spectacles qu’offrent des matchs de football joués en plein cimetière.

La tombe du célèbre auteur tchadien, Joseph Brahim Seïd, est à peine reconnaissable. ”La brousse est inondée de verdure, l’herbe envahit la terre et la couvre d’un manteau d’émeraude émaillé de fleur sauvage’’, comme ce passage de son livre [Au Tchad sous les étoiles] a fini par lui donner raison.

La tombe de Joseph Brahim Seïd/Ph Almardi/Tchadinfos

Lieu des bandits

Avec ses hauts arbres et herbes touffus, l’ancien cimetière est un repaire dangereux et une zone de refuge pour des jeunes désœuvrés. Ils y passent la journée en fumant des produits psychotropes. Ils s’adonnent également au jeu de cartes qui se soldent par des bagarres violentes, parfois meurtrières. La nuit, l’endroit est impraticable pour les passants à cause de son insécurité.

Les riverains interpellent la mairie à viabiliser cet espace. « Si on ne peut déguerpir ce cimetière, il faut le clôturer pour en faire un endroit digne de ce nom. Ça nous évitera l’insécurité aussi », plaide Abdoulaye.

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