Le Groupe de réflexion pour l’avenir et la construction du Tchad ( GRAC-T) a organisé ce matin, au centre Al-Mouna à N’Djaména, une journée de réflexion sur la lutte contre la corruption.

Pour le président du GRAC-Tchad, Ahmat Haroun Larry, les initiatives de lutte contre la corruption à la base et la lutte contre la corruption au sommet sont souvent en opposition. « Quand la base veut combattre la corruption, le sommet n’est pas emballé, et à l’inverse, quand le sommet montre ses signes de volonté, la base s’accommode avec des pratiques de la corruption. La corrélation entre la corruption politique et la politique de corruption est souvent un signal fort qui permet de mesurer les degrés d’engagement des dirigeants politiques », estime-t-il.

Ahmat Haroun Larry et Youssouf Tom

D’après le point focal de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime, Youssouf Tom, la corruption qui est une « dépravation » morale et physique, est l’expression d’un défaut de gouvernance. « La corruption revêt plusieurs formes qui sont, entre autres, la corruption passive, la corruption active. Il y a aussi la corruption discrète qui constitue le manquement des fonctionnaires pour fournir des biens et services », énumère-t-il. Il ajoute que la corruption gangrène « fortement » l’administration publique tchadienne à tel enseigne qu’elle n’est plus productive. Youssouf Tom de rappeler que récemment, «  le Tchad a été classé le deuxième pays le plus corrompu au monde ».

Le point focal de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime de relever que malgré l’adoption des textes, et la ratification par le Tchad des conventions internationales y relatives, la corruption est réelle et grandissante au pays. « Il faut impliquer les députés dans la lutte contre la corruption. L’implication des députés est indispensable en cette période où le pays traverse une grande crise surtout sociale, financière. En effet, les députés sont les plus proches de la population, les mieux écouter », suggère-t-il.