La justice, a relâché ce 10 juin, les sept étudiants arrêtés après l’incident survenu le 20 mai dernier, au campus universitaire de Toukra. Une satisfaction pour leur collectif d’avocats.


Leur libération était un préalable pour le ”bon déroulement” des activités académiques. Tombée en matinée, cette décision a été prise par le tribunal de grande instance de N’Djaména au ”bénéfice du doute”. Il a fallu attendre de longues heures, question de remplir les formulaires pour que les sept étudiants regagnent leurs camarades venus en masse pour les soutenir.



Nous allons suspendre les cours demain et consacrer la journée pour célébrer leur victoire“, a lâché dans la foulée un ancien membre du bureau de l’Union nationale des étudiants tchadiens (UNET). La libération de ces étudiants a été vue comme une victoire pour le collectif des avocats qui a décidé de prendre le dossier en main dès les premiers instants de leur arrestation. “C’est une satisfaction. Le droit a triomphé. Le juge a suivi la voix de la raison et de l’équité dans cette affaire“, indique l’un des défenseurs des étudiants, Me Mouné Koudanbé. Pour lui, ces étudiants arrêtés sont des innocents. “Personne n’a été pris en flagrant délit...” Une victoire nuancée d’après Me Christian, un autre avocat du collectif. “Nous sommes satisfaits de la décision, même si c’est pas totale. On aura souhaité que le tribunal les déclare non-coupables purement et simplement, mais ils ont été relâchés au bénéfice du doute“.

Au sein du bureau de l’Union nationale des étudiants du Tchad (UNET) section de N’Djamena, cette décision est un “ouf de soulagement”. “Nous sommes émus et très fiers de la décision du juge. Car pour eux, la justice a été faite“, se réjouit Azibert Malloua, le secrétaire exécutif adjoint du bureau de N’Djaména. L’UNET section de N’Djamena appelle à la reprise des activités dès le 11 juin.
Nous demandons à tout le monde de reprendre les cours dès demain sur les trois sites universitaires de N’Djamena“. Pour des éventuelles réclamations, Azibert Malloua appelle ses camardes à agir avec responsabilité. “S’il s’agit de réclamer ou demander l’amélioration des conditions d’études, il faut le faire dans le cadre administratif et aussi en respectant les édifices“.

Qu’en est-il des autres revendications ?

La libération de ces sept étudiants va-t-elle mettre fin aux manifestations estudiantines? A cette interrogation, le secrétaire exécutif adjoint de la section de N’Djamena estime que les mobiles des revendications se situent à trois niveau. L’amélioration des conditions d’études, les élections au sein de l’UNET et la libération de sept étudiants arrêtés. “On vient de gagner l’une des revendications, et même pour les élections la voie est bonne déjà“. Sur la question de l’amélioration des conditions d’études, la section de N’Djamena dit qu’elle “saura comment faire pour obtenir ce qui nous manque”.

Pour rappel, les sept étudiants ont été arrêtés lors de l’incident qui a eu lieu au campus de Toukra le 20 mai dernier où la ministre de l’Enseignement supérieur, en visite inopinée, a été prise en otage et trois véhicules ont été caillassés ou brulés par les étudiants. Ils ont été accusés de “trouble à l’ordre public, destruction de biens publics et rébellion”.