Une enquête réalisée par l’Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture, en partenariat avec le Système d’information sur la sécurité alimentaire et d’alerte précoce (SIAAP) du Tchad et l’Institut national de la statistique, des études économiques et démographique (INSEED), du 29 novembre au 14 décembre dans huit provinces du Tchad montre l’impact des chocs naturels et épidémiologiques sur les ménages. Voici ce qui ressort de cette enquête.

L’enquête a ciblé 1692 ménages repartis dans huit provinces du Tchad. Il s’agit de la province du Guéra, Lac, Kanem, Logone Oriental, Mayo-Kebbi Est, Moyen Chari, Wadi-Fira et N’Djaména. 68% des ménages interrogés déclarent avoir été touchés par plusieurs chocs. Mais le principal choc est de nature environnemental et concerne la sécheresse. Dans les provinces du Wadi-Fira, Kanem et Lac, elle touche 27% des ménages.

En plus de la sécheresse, 22% des ménages dans les provinces du Wadi Fira et du Lac sont touchés par la hausse des prix des denrées alimentaires. Pour ces ménages, il s’agit d’un véritable choc.

En ce qui concerne les cultures, Les producteurs rapportent à 89% avoir des difficultés de production et 79% déclarent avoir enregistré une diminution de leur production. Les principales raisons invoquées concernent : des difficultés d’accès à l’eau d’irrigation (62%), notamment en raison de de la baisse des précipitations et des pertes ou dommages subis pendant la période de végétation (38%). S’ajoute à cela, la difficulté à vendre les produits de récoltes.

Les éleveurs par contre signalent des difficultés dans la production animale, en raison des maladies animales, des difficultés d’accès aux intrants vétérinaires et de l’accès limité aux pâturages.

Sur 1692 ménages sondés, 59% rapportent une baisse de leur revenu principal, dans les trois derniers mois, par rapport à la même période d’une année normale.

Les besoins des ménages pour faire face aux chocs

97 % des ménages interrogés par les enquêteurs de l’Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture, déclarent avoir besoin d’assistance.  La plupart d’entre eux requièrent des outils (74 %), mais aussi des semences (67 %) ainsi qu’un meilleur accès aux intrants agricoles (42 % aux engrais et 40 % aux pesticides).  

Pour les ménages pastoraux, les intrants vétérinaires (64 %) et les aliments pour bétail (57 %) représentent les principaux besoins exprimés.  La plupart des ménages interrogés (88 %) n’avait reçu aucune aide au cours des trois mois précédant l’enquête ; seuls 7 % avaient reçu une aide alimentaire sur la même période.

A savoir, l’objectif global envisagé par l’enquête est de collecter des informations pour apprécier la sécurité alimentaire des ménages et leur niveau de vulnérabilité dans le contexte du COVID19 et d’autres chocs.