Le coton produit dans la Kabbia, province du Mayo-Kebbi est, ne trouve pas de preneur. Un peu partout dans le département, des tas de coton sont abandonnés, sous les rayons solaires et la pluie. Le préfet, Beramgoto Germain, évoque une situation « très alarmante », qui pourrait décourager les producteurs de coton.

   

« C’est une situation très alarmante que les producteurs de la Kabbia sont en train de vivre », alerte le préfet,  Beramgoto Germain.

D’après lui, la Kabbia qui est parmi les grands départements producteurs de coton, sinon le plus grand, est malheureusement, le moins bien loti. « La société Olam a ses règles que peut-être j’ignore, mais jusqu’aujourd’hui, beaucoup de cotons se trouvent encore entre les mains des producteurs. Ce n’est pas normal. Il y a des centres d’achat qui ont été ouverts, les gens y ont mis les cotons en tas. Et c’est resté comme ça sous la pluie », déplore-t-il.

Lorqu’Olam, le géant singapourien, qui détient la grande part ( 60%  ) de la Coton Tchad/SN, enlève le coton, constate le préfet, le paiement ne se fait pas immédiatement. « Les producteurs attendent un à deux mois avant d’entrer en possession de leurs dus. Dans certaines zones, les gens n’ont fait que du coton. Ils attendent la vente de ces cotons là pour acheter des céréales et trouver des solutions à d’autres problèmes qui se posent. Malheureusement, le coton de 2021 à mai 2022 n’est pas encore enlevé. Cela décourage énormément les producteurs », se désole-t-il.   

Une autre difficulté de transport du coton reste le mauvais état des pistes. «  Nos pistes sont des traces des bétails que nous empruntons pour nous déplacer. Je me demande est-ce qu’Olam va ressusciter la piste cotonnière ? Surtout que les responsables de cette société étaient venus à Gounou-Gaya pour demander d’augmenter la production. Alors que la production actuelle même n’est pas enlevée. On ne comprend rien, c’est un problème de planification également », pointe Beramgoto Germain.

Le premier magistrat du département de la Kabbia demande à Olam et au gouvernement de se « mettre ensemble pour encourager » les producteurs. Demain, il ne faudrait pas qu’on dise que c’est le producteur qui a abandonné la culture du coton, disculpe-t-il. « Il y a beaucoup de gens qui sont motivés à pratiquer la culture du coton parce qu’il y a l’apport de l’engrais », se satisfait-il, en dépit de cette situation.