MODE – Depuis l’arrêté du gouvernement instituant son port obligatoire, le cache-nez est devenu un accessoire incontournable dans la capitale tchadienne. Les N’Djamenois ont opté pour des couleurs et des coupes variées.

Alors que chaque jour, le nombre de victimes de la Covid-19 ne cesse d’augmenter, le ministère de la Santé a signé le 7 mai un arrêté instituant le port obligatoire du cache-nez ou masque afin de limiter la propagation du virus.

Des marques dans le domaine de la mode se sont mobilisées pour aider la population dans cette lutte contre la Covid 19. Ainsi les maisons Mine de rien, Camara Création ou encore Nomade se sont lancées dans la confection de l’accessoire de protection et surtout de mode du moment : le masque.

La marque Mine de rien a d’ailleurs lancé la campagne « Un Tchadien, un masque ». Un concept né quand Solkem Ngarbatinan, promotrice de la Fashion Week de N’Djamena a suivi aux infos que la ville de Shanghaï enregistrait très peu de cas de la Covid-19 grâce au port systématique du masque. « J’étais hésitante malgré le soutien de mes amis du Sénégal mais le déclic est venu quand je rentrais de la ville vers 14h et j’avais vu des jeunes filles vendre des poissons sous le soleil sans protection. J’ai réalisé qu’il fallait agir. Avec les acteurs de la mode, il fallait trouver une réponse locale vu que les frontières sont fermées » explique Solkem Ngarbatinan.

Masque de la marque de Street wear Nomade ©DR

Les marques se sont adaptées aux nouveaux besoins des clients qui sont conscients qu’il est essentiel de se protéger mais souhaitent tout de même rester unique et chic. C’est le cas de Nathalie Larma qui arbore son masque estampillé Camara Création. « Les cache-nez chirurgicaux ne sont pas suffisants pour tous et je les trouve fades. Ils me rappellent les hôpitaux. Celui que je porte est coloré, unique et chic surtout. » lance-t-elle.

Unique ? Certainement pas puisque plus de 100 masques sont cousu par la maison Camara Création. La marque produit deux types de cache-nez. «Nous avons le modèle proposé par le CHU de Grenoble avec une couture sagittale et le modèle de l’Association française de normalisation (Afnor). Les deux modèles sont étudiés par des experts Santé et experts Textiles pour une protection maximale » affirme le styliste Camara Hisseine.

C’est par responsabilité que Camara Hisseine combat cette pandémie en faisant travailler partiellement 80% de sa main d’œuvre. Pour lui si les entreprises ne s’unissent pas contre cette maladie, les conséquences seraient désastreuses.

Même démarche pour l’initiatrice de « Un Tchadien, un masque » qui veut assurer avec cette fabrication locale de masque « un minimum de revenu » à la chaîne de création. Une chaîne constituée du vendeur de tissus, du couturier et son aide tailleur, du mannequin enfin du livreur des cache nez. Enfin les bénéfices des ventes de la marque Mine de rien permettront de faire des dons de cache-nez aux personnes démunies.

Solkem Ngarbatinan portant le kit “foulard+masque”. ©Page Facebook Mine de rien

Il faut mettre le prix pour porter de la marque. Ainsi les tarifs varient entre 500 à 5000 F CFA. Il faut débourser 500 F CFA si l’on veut ensuite distribuer aux personnes dans le besoin les masques de la marque Camara Création et 1000 F CFA si c’est pour soi.

Pour la jeune marque de Street wear Nomade, pas de grande distribution. Les cache-nez de la marque sont vendus uniquement aux clients fidèles à 1 500 F CFA.

Enfin chez Mine de rien, le cache nez à quatre plis est vendu à 1000 F CFA et pour le kit composé d’un masque et d’un foulard assorti, il faut prévoir 5 000 F CFA. Autre avantage de ces masques est qu’ils sont réutilisables après lavage.