SOCIÉTÉ – Quarante-huit heures après la décision du gouvernement d’interdire la circulation des bus et minibus au Tchad, les habitants du périphérique de N’Djamena sont contraints de venir en ville…à pied.

Lundi 23 mars. C’est une foule qui se dirige à pied vers le centre-ville de N’Djamena. Tout ce monde n’a pas d’autre choix : le gouvernement a interdit, il y a deux jours, la circulation des bus et minibus au Tchad.

“C’est un sport forcé”, se désole Abel, habitant du quartier Walia. Comme tous les matins, ce cordonnier a quitté chez lui pour venir exercer son activité en ville. Mais cette fois-ci, il a été obligé de marcher. Et il est loin d’être le seul dans cette situation : nombreux sont en effet ces habitants du périphérique de N’Djamena (Walia, Ambata, Koundoul, …) qui, à cause de l’absence des bus et minibus, sont désormais contraints de se déplacer à pied.

Depuis la déclaration du gouvernement interdisant la circulation des bus et minibus, les taxis ont également augmenté leur tarif. Pire, ce moyen de transport ne circule généralement pas dans les quartiers périphériques de la capitale. “Il faut que l’État ordonne aux taximen de passer également vers ces secteurs. Même s’ils fixent le prix à 500 francs CFA, nous allons monter!” suggère Clarisse, une vendeuse de persil au marché central. “Sinon, ce sera vraiment fatiguant pour nous”, ajoute-t-elle, désabusée.

Car, à N’Djamena, presque toutes les activités et affaires se déroulent au centre-ville. Sans minibus et bus en circulation, le calvaire ne fait que commencer pour les habitants du périphérique n’djamenois.