Le conflit bailleurs-locataires qui, entretemps, était considéré comme un malentendu, fait l’objet de nos jours de plusieurs litiges judiciaires. Le nœud du problème est la méconnaissance du contrat de bail.     

Souvent, c’est par des menaces et des paroles outrageantes que certains bailleurs de N’Djamena s’adressent aux locataires. “Si tu ne veux pas, libère la maison de notre père”. “Si les conditions ne sont pas à ta portée, quitte la concession de notre mère”. “Si tu ne veux pas qu’on augmente les frais de location, libère-nous notre héritage”. Ce sont les mots irrespectueux que lancent très souvent certains bailleurs de N’Djaména, plus souvent des héritiers, à leurs locataires.

Les conflits bailleurs-locataires gonflent du jour au lendemain. Ils sont de plus en plus fréquents sur la table dans les commissariats de police, à la justice ou encore chez les chefs traditionnels.

Il y a quelques jours, des héritiers ont rendu la vie dure à un commis de l’Etat de renom. Celui-ci a signé un contrat de bail d’une durée d’un an avec un propriétaire d’une mini villa située au quartier Moursal dans le 6ème arrondissement. La totalité du loyer est payée pendant la signature du contrat. Quatre mois plus tard, le bailleur décède.

C’est là où commence le calvaire de ce monsieur. Peu de jours après l’enterrement du père, ses trois (03) héritiers, décident de doubler le prix du loyer en violation du contrat de bail signé entre leur père et le locataire. Suite à une vive dispute, les deux parties ont saisi le tribunal.

Un autre cas est celui d’un jeune entrepreneur, qui nous explique qu’il s’est retrouvé dans la rue il y a quelques mois, après plus d’une dizaine d’années de location chez une dame. Son tort, c’est de refuser l’augmentation du loyer à 100% imposée sans la moindre explication par sa “bailleresse-héritière”.  

Interrogé, Florentin, un “bailleur-héritier”, indique que tout peut-être dit mais rien ne les empêchera de faire la loi sur leur propriété. Il ajoute que ces dires sont propres à ceux à qui les parents n’ont rien laissé comme héritage. “Quand vous avez de belles maisons à N’Djamena, vous avez le regard de tout le monde sur vous“, conclut-il.