A N’Djamena, les vacances scolaires riment avec les petits commerces et autres boulots pour des milliers d’élèves qui trouvent de quoi préparer la rentrée scolaire.

Dans les rues de N’Djamena, les marchés, les alentours des bars, on ne manque pas de trouver des vendeurs ambulants. Ceux-ci sont en quête de leur pitance journalière. Avec les vacances, le nombre de ces derniers a considérablement gonflé avec les élèves qui cherchent à préparer la prochaine rentrée scolaire.

Sac au dos, plateau en main, ces élèves reconvertis en vendeurs ambulants sillonnent des quartiers, des bars, des lieux de distraction pour vendre des articles tels que les œufs, les galettes, les chaussures, les biscuits, les cigarettes, la cola, les mouchoirs jetables …

Spécialisée dans la vente de linge, Viviane, une jeune lycéenne âge de 17 ans, parcourt de longue distance chaque jour pour liquider ses marchandises. Elle va du quartier Walia dans le 9e arrondissement pour atteindre Farcha dans le 1er arrondissement. Faire le commerce pendant les vacances, Viviane le doit à sa mère. “Depuis toujours, pendant les vacances, je fais cette activité pour préparer la rentrée scolaire prochaine. C’est ma mère qui m’a initié à ça”, nous confie-t-elle, l’air peu bavarde. Visiblement ce commerce arrange bien Viviane. “J’arrive à réaliser les bénéfices de 1 000 f à 1 500 f par jour”, affirme-t-elle. Comme Viviane, ils sont nombreux ces jeunes qui arpentent les rues et ruelles des quartiers de N’Djamena en proposant divers articles.

Eugénie n’est pas en reste. Depuis la classe de 6e, elle s’est familiarisée avec le commerce pendant les vacances. A peine les vacances entamées, elle a repris la route du marché. La cause est la même, préparer la rentrée scolaire. “C’est depuis la classe de 6ᵉ que je paye ma scolarité et mes fournitures moi-même. Ma tante n’a pas d’activité et donc c’est une manière pour moi de venir en aide à la famille. Cette année, je viens de commencer à peine une semaine“, justifie Eugénie qui vend les légumes.

Comme toute activité, le commerce n’est pas sans risque. Et dans certains cas, ces vendeurs occasionnels sont exposés à de multiples dangers. Il arrive que des personnes de mauvaise foi prennent des articles sans payer comme raconte Olivier, 13 ans, élève en classe de CM1. “Il arrive des fois dans les bars, les clients prennent un à deux paquets de cigarettes sans payer et au moindre geste, ils nous menacent. C’est pourquoi maintenant nous marchons en groupe entre camarades“, explique-t-il, visiblement triste.

Ces élèves vendeurs ambulants sont en majorité des enfants dont les parents sont le plus souvent démunis et qui se voient obligés de pratiquer ce type de commerce pour survivre et préparer la nouvelle rentrée scolaire.