Depuis environ deux mois, des individus profanent les tombes au cimetière de Toukra dans le 9e arrondissement de N’Djamena. Ils volent des carreaux, des graviers et autres matériaux destinés à la construction des sépulcres.

« On vole les carreaux 24 heures sur 24. Un carreau posé aujourd’hui, ils enlèvent la nuit…cela fait presque deux mois déjà que des gens volent des carreaux au cimetière de Toukra dans le 9e arrondissement de N’Djamena », a déclaré à notre micro, le gardien du cimetière de Toukra, Widepang Zé.

Selon le gardien, environ dix tombes ont été profanées. Des carreaux, graviers et autres matériaux destinés à construire les tombes sont souvent emportés par les voleurs. « Ils viennent à mon absence et il font tous ce qu’ils veulent. Même s’ils trouvent le gravier et les planches, ils ramassent». Ce n’est pas pour la première fois que les tombes sont victimes de tels actes. Par le passé, même des cercueils ont été volés.

Widepang Ze explique avoir informé ses supérieurs mais n’arrive pas à appréhender les présumés voleurs. D’après le gardien, le sous-poste du commissariat d’ordre public n°17 refuse d’intervenir. “Des fois quand je constate des choses anormales, j’appelle le sous-poste du Commissariat d’ordre public n°17 mais personnes ne se présente. Ils disent tantôt que les véhicules sont tous sortis, tantôt ils ont des urgences (…) Je suis fatigué de les appeler maintenant“.

Pas d’enterrement nocturne

Face à l’insécurité qui sévit au cimetière de Toukra, la mairie de N’Djamena a fait une descente. Elle a pris des mesures dont l’objectif est de réduire le taux de l’insécurité. Parmi les mesures prises figure l’heure de l’enterrement. Les enterrements sont interdits à partir de 18 heures.

Selon Widepang Zé, la mairie centrale refuse de recruter plusieurs gardiens pour assurer la sécurité au sein du cimetière. “Mes chefs m’ont dit que si je suis fatigué, que je parte en retraite et ils prendront une autre personne“.

La capitale N’Djamena compte trois cimetières à savoir ceux de Farcha, Lamadji et de Toukra pour une population estimée à 1 454 671 en 2018 selon les données de l’Institut national de la statistique, des études économiques et démographique (INSEED). Le cimetière de Toukra est l’un des plus grands. Sa garde est assurée par une seule sentinelle à savoir Widepang Ze. “Je contrôle le cimetière dès le coucher du soleil jusqu’à 2 heures ou 3 heures du matin. S’il n’y a rien, je repars me coucher. Quelques fois je dors sur les sépulcres“, explique-t-il.