En 2013, le feu président Deby posait la pierre pour la construction de la route Kelo-Pala, longue d’une centaine de kilomètres. Huit ans après, l’espoir de la population des deux provinces bénéficiaires (Mayo Kebbi Ouest et Tandjilé) s’est transformé en inquiétude.

« On nous a dit que le 03 de ce mois, les travaux allaient déjà commencer. Mais, jusque-là, nous n’avons vu aucun membre de la commission, ni la société chargée d’exécuter les travaux. Vraiment, si cela persiste, nous serons dans l’obligation de reconstruire la maison que la commission a cassée, parce que nous ne voyons rien venir », confie un chef de carré, riverain de  la grande voie, à Pala.

Dans cette ville, plusieurs victimes de déguerpissement sont revenues construire à sur leur  parcelle. Pour eux, ils font louer des magasins aux commerçants. Ce qui leur permet de subvenir à leurs besoins mais, attendre plus d’une décennie sans solution n’est pas chose facile.

A la base de la société chargée d’exécuter les travaux, située à une dizaine de kilomètres de pont-Karol, rien ne bouge. Les matériels de construction sont restés à la merci des intempéries, seuls les gardiens sont visibles.

Il faut noter que la pose de pierre de ce grand chantier a attiré les opérateurs économiques, surtout dans la province du Mayo Kebbi Ouest comme les établissements bancaires et autres mais, ces entreprises ont plié bagages (à l’exemple d’Ecobank , SGT) quelques années seulement après leur installation. Cela fait suite à l’impraticabilité de la route Pala-Kelo qui ne permet pas de faire de bonnes affaires. Les fonctionnaires clients de ces banques de cette province sont obligés de voyager sur Moundou ou Bongor chaque fin de mois pour percevoir leur salaire.