L’affaire du présumé viol de la jeune Meram défraie la chronique. Chaque jour, une nouvelle version tombe. Mais pour le procureur de la République près le tribunal de grande instance de N’Djamena, Youssouf Tom, il faut laisser la justice faire son travail.

La vidéo a été virale sur les réseaux sociaux. Elle semble montrer deux jeunes en train de violer une jeune fille et un autre filmer la scène. C’est devenu l’affaire du viol de Meram. Trois jeunes présumés auteurs du viol sont arrêtés et placés sous mandat de dépôt pour « viol et coups et blessures volontaires ».

Mais le vendredi 4 juin, l’avocat de ces jeunes, Me Taïra Stéphane déclare lors d’un point de presse qu’il ne s’agit ni de ses clients ni de Meram  mais que c’est une vidéo montée. Dans une vidéo, la mère de Meram dit également que sa fille n’a pas été violée.

Après ces développements, la ministre de la Femme, Amina Priscille Longoh saisit le procureur pour que lumière soit faite. Contactée par Tchadinfos, elle se demande qui est la fille violée car l’avocat des jeunes dit que ce ne sont pas ses clients et que la mère de Meram dit que sa fille n’a pas été violée. « Ça nous ramène à d’autres réflexions », souligne-t-elle. « On a demandé au procureur de faire la lumière sur cette affaire, de nous retrouver c’est qui la jeune fille qui a été violée et surtout que les visages des violeurs étaient identifiables. Il fallait maintenant qu’à leur tour, ils fassent leur travail.  Parce qu’on ne peut pas continuer à accepter ce genre de choses, c’est inacceptable. Les gens violent une jeune fille et viennent partager sur Internet. C’est venu à partir d’une source. Donc on demande à la justice d’ouvrir une enquête et de nous situer », réclame-t-elle.

Joint également par Tchadinfos, le procureur de la République près le tribunal de grande instance de N’Djamena, Youssouf Tom souligne que « La vidéo peut être vraie, tout comme être fausse ». Il indique avoir dit à la ministre que «  les trois jeunes sont enturbannés, tu ne peux pas dire que c’est eux. Moi je suis magistrat, je ne peux affirmer une chose qu’avec des preuves tangibles. Tant que quelque chose n’est pas claire, je ne peux pas accepter de mentir parce que les gens veulent que ce soit ça. J’ai aussi une obligation de neutralité », fait-il remarquer.

Selon le procureur, « pour retrouver qui a envoyé la vidéo ça va être difficile mais comme elle l’a demandé, on va essayer de faire ». Il rappelle que l’enquête qui est ouverte, c’est par rapport au viol. « Les gens tirent les ficelles comme si la justice se joue dans les réseaux sociaux, comme si la justice est rendue par la presse », déplore-t-il. Il poursuit qu’il faut être, pas seulement juriste mais un procédurier pour connaitre ce qui se passe. « Actuellement, le dossier est en enquête et c’est l’enquête qui va déterminer s’il y a eu viol ou pas », conclut Youssouf Tom.