À Koumra, les femmes ont développé une tendance qui consiste à réserver la journée de dimanche pour se faire plaisir. Après la messe, c’est le quartier libre. La plus grande majorité prennent en otage les débits de boisson, traditionnelle comme moderne. Constat.

“Dimanche pour nous”, telle est l’expression qu’emploient des femmes, épouses ou concubines, pour exprimer leur désir de se faire plaisir les dimanches. Une tendance très remarquée dans les quartiers Représentants (1,2), Madan, Baguirmi à travers l’Axe Lourd et aussi les quartiers Benodjo et 15 ans.

Bien habillées et parfois avec des bébés au dos, ces filles et femmes font le tour des quartiers pour consommer de l’alcool: bili, djala , cochette voire les frelatés et boissons modernes. Ce qui entraîne souvent des bagarres ou des violences conjugales dans les foyers.

Je m’occupe des travaux ménagers du lundi au samedi. Au moins, je dois me distraire avec les autres après la messe“, réclame Clémentine.

Dans sa robe, chaussée de talon, Carmelle, diplômée en Histoire et mère de deux enfants, se lâche : “Je ne suis pas la gardienne de la maison. J’ai le droit de me promener ou de consommer l’alcool comme mon mari mais pas tous les jours quand-même.” 

En plus de cela, le dimanche permet à ces filles et femmes d’organiser des tontines. Sauce longue ou boulettes sont souvent au menu de cette réunion de solidarité.

Djimadoum Bertrand, époux et habitué des débits de boisson, se plaint : “On n’arrive pas à consommer tranquillement le dimanche à cause des femmes. Elles font tellement de bruit dans les cabarets et finissent la viande grillée dans tous les coins de grillade.”

Cette tendance qui occasionne souvent des cas de violences se soldant par des blessures graves ou des cas de mort d’homme doit interpeller les autorités administratives et locales, suggère Nambatingué, un chef de famille.

Alex Loubadjo Djassibaye, correspondant