Le Tchad fait face depuis quelques jours à une pénurie de carburant suite à la revue en baisse par le gouvernement des prix des différents produits pétroliers. Cette décision a été saluée par plus d’un Tchadien mais a mis en colère les patrons des stations-service.

En début du mois de juillet, le gouvernement tchadien a décidé de la réduction des prix des différents produits pétroliers (pétrole, essence, gasoil…). Cette décision vient soulager la souffrance de la population en cette période de conjoncture économique. Mais, elle est rejetée par les marqueteurs. Boycottant l’application de cette décision en refusant d’approvisionner les stations-service, les marqueteurs ont  plongé le Tchad dans une pénurie de carburant. Cette situation plonge la population tchadienne dans une situation déplorable. Les N’Djamenois n’ont pas d’autres choix que de s’approvisionner auprès des vendeurs à la sauvette, vendant des produits pétroliers importés frauduleusement du Cameroun.

Pour les véhicules à moteur diesel, il faut traverser la frontière pour s’approvisionner à Kousseri, localité camerounaise voisine à la capitale tchadienne. Ce Lundi 30 juillet 2018, dans la matinée quelques stations-service ont rouvert leurs pompes mais sans gasoil (Diesel). Loin de soulager la population, les agents de la police municipale font la chasse aux vendeurs à la sauvette de carburant.

Les marqueteurs doivent se souvenir, lorsque le gouvernement a augmenté les prix des produits pétroliers, l’application n’a posé aucun problème. Le consommateur a accepté de cautionner cette inflation. Si maintenant c’est leur tour de subir, ils doivent l’accepter. C’est aussi une manière de contribuer à l’allègement des charges du consommateur. D’ailleurs les consommateurs tchadiens attendent du gouvernement des baisses de prix encore plus significatives.

Selon les informations, gouvernement et marqueteurs auraient trouvé un accord afin d’augmenter fin août, les prix des produits pétroliers. Si c’est le cas, les consommateurs tchadiens doivent se réveiller de leurs* silence et passivité face au comportement des opérateurs. L’arme du consommateur est “le boycotte d’achat”. « Le droit de boycott, arme du consommateur, doit être mis en action. Les consommateurs tchadiens ont été trop abusés par les hausses de prix imposées par les spéculations de certains opérateurs économiques et avec la complicité des pouvoirs publics », nous a confié le secrétaire général de l’association pour la défense des droits des consommateurs au Tchad, Daouda El hadj Adam.

Le gouvernement ne doit pas céder au chantage des consommateurs qui refusent de s’approvisionner en produit pétrolier depuis la raffinerie. Il doit utiliser de tous les moyens pour assurer l’approvisionnement régulier des stations de service en produits pétroliers.