Après l’inondation du marché de Walia Ngoumna dans le 9e arrondissement de N’Djamena on s’interroge de savoir ce que sont devenus ces commerçants.  Ont-ils trouvent refuge ailleurs ?

Fanta a trouvé refuge à quelques mètres de son ancien étal submergé par l’eau. De loin, elle regarde les bouts des tables non envahis par l’inondation. Sur ce nouveau marché qui fait dos à l’ancien, la jeune femme s’est installée sur les décombres. Les odeurs nauséabondes que dégagent ces ordures ne l’empêchent pas de vendre ses légumes et tubercules. Avec un peu de chance, elle allait prendre une bonne position en plein cœur du nouveau marché. Mais par manque d’efficacité, elle a fini par trouver une place sur le bras gauche de cette nouvelle installation érigée par défaut.

Je n’ai pas pu faire sortir grand chose de l’eau. J’ai perdu tous mes sacs de farine” 

Fanta, commerçante et victime de l’inondation

À l’écart des premiers arrivants qui ont pris position sur des endroits stratégiques, Fanta marchande ses produits sous un hangar monté en urgence. Il y a seulement moins d’une semaine elle occupait une place confortable dans ce marché aujourd’hui dans l’eau.

Dans la nuit du 16 au 17 une digue d’un côté de la berge du fleuve Chari a cédé et l’eau a envahi le marché. Les commerces se sont retrouvés dans l’eau.  Ce jour, chaque commerçant a sauvé ce qu’il peut de ses articles. Fanta en fait partie et se souvient encore du moment où elle se battait dans l’eau pour récupérer ses marchandises.

« Je n’ai pas pu faire sortir grand chose de l’eau. J’ai perdu tous mes sacs de farine », laisse-t-elle entendre d’une triste voix. En face d’elle, une voix torride s’élève et accuse les jeunes du marché d’avoir fomenté le coup. « Ils ont saboté la digue », lâche-t-elle sans preuve. « Dieu va vous punir », maudit-elle les concernés.

Une inondation qui a été dévastatrice pour les commerçants. Des milliers de sacs de farine sont engloutis par l’eau. D’autres produits ont été pillés par des voleurs, signalent les commerçants.

Nous ne demandons rien d’extraordinaire, on veut juste qu’ils nous arrange le lieu”

Sidick, commerçant au marché de Ngoumna

Après cette catastrophe, Sidick appelle à l’aide des autorités.  « Personne n’est venu nous soutenir dans cette situation. Nous ne demandons rien d’extraordinaire, on veut juste qu’ils nous arrange le lieu », implore-t-il. Pour ce vendeur de viande, les dégâts n’ont pas été énormes.

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Dans le brouhaha des clients, les rescapés de l’inondation ont hâte de reprendre leur place habituelle. Ils comptent même des jours. Qu’après le mois d’octobre l’eau va se retirer et chacun regagnera sa place. Et pourtant, l’Etat leur a attribué un site mais ces derniers refusent de s’y rendre.  Ce qui est sur le marché de Walia est un lit du fleuve Chari et l’inondation n’est pas à sa dernière fois.