Les sapeurs-pompiers sont souvent critiqués pour leur déploiement tardif sur les sites en feu.  Qu’est-ce qui explique cela ? Le numéro vert du service des sapeurs-pompiers est-il opérationnel ? Est-ce que les Tchadiens appellent en cas d’urgence ? Réponse dans cet article.

Idriss Koss raconte que quand leur habitation a pris feu en 2022, la famille a vainement tenté le numéro vert, le 18, du service des sapeurs-pompiers de N’Djamena. Le numéro ne passait pas. Avec l’aide du voisinage, l’incendie a été maîtrisé. Les sapeurs-pompiers sont intervenus, mais bien tardivement, témoigne-t-il. Ou encore ce témoignage d’un commerçant du marché de Boutalbagar qui assure que lors d’une intervention des sapeurs-pompiers dans ledit marché, l’eau manquait dans la citerne. Pris de colère, les commerçants ont caillassé le véhicule. Les souvenirs négatifs des sapeurs-pompiers, les N’Djamenois en ont beaucoup.

Pour le chef service secours incendie de la Mairie centrale, Colonel Mahamat Lawal, les sapeurs-pompiers rencontrent d’énormes difficultés pour l’accomplissement de leur mission. D’abord, il reconnait que le numéro vert n’est plus opérationnel. “Parce que certaines personnes appellent pour le plaisir d’appeler, d’autres lancent de fausses alertes pour nous faire déplacer”, argumente-t-il. Ensuite, il déplore le comportement de certains usagers de la voie publique. “Même avec les sirènes allumées, les gens refusent de nous céder la route. Ce qui fait qu’on arrive des fois avec un grand retard sur le terrain”, tente-t-il de justifier. Pourtant, à l’auto-école, on apprend aux futurs conducteurs que les véhicules tels que les ambulances, les camions des sapeurs-pompiers sont prioritaires. Enfin, Colonel Mahamat Lawal fait savoir que certaines zones sont difficilement localisables et accessibles.

Aimée Dolinassou