Au Tchad, le taux de prévalence contraceptive est de 5% entre 2014 et 2015. Ce faible taux constitue un véritable obstacle à la planification familiale dans ce pays. Or, la planification familiale présente des grands avantages sur les plans économique, social et sanitaire.

«La planification familiale réduit le risque de décès et d’invalidité liée à la grossesse et à l’accouchement trop tôt, trop tard, trop nombreux et trop rapproché dans la vie reproductive. Bref, la planification familiale est essentielle pour vaincre la pauvreté qui s’aggrave lorsque les individus ne peuvent pas choisir la taille de leurs familles », explique le ministre de la planification Issa Doubragne, à l’occasion de la Journée Mondiale de la Population, le 04 juillet 2018.

Nonobstant les multiples risques liés au manque de la planification familiale, au Tchad, la majorité de la population se révèlent de plus en plus antithétiques quant à l’utilisation des moyens contraceptifs. Pour elle, il n’est pas question de limiter le nombre des enfants, « car, les enfants, c’est Dieu qui donne et c’est lui seul qui décide qui doit en faire et qui ne doit pas », se justifie Guednon, âgé de 37 ans et père de 5 ans enfants.

« Dans la plupart de cas, c’est la mauvaise interprétation des livres saints qui amène les gens à s’opposer à l’idée de la planification familiale », affirme Solkem Irène, une éducatrice socio-culturelle rencontrée à N’Djaména. « Ça ne sert à rien de faire assez d’enfants alors qu’on ne peut même pas s’occuper d’eux. Avant de faire un enfant, il faut d’abord se rassurer qu’on peut bien l’élever, sinon on serait en train de fabriquer des enfants sans avenir »,  rajoute-t-elle.

« Il faut que les Tchadiens comprennent que la vie devient de plus en plus chère et avoir sept, huit ou neuf enfants ne fera que nous enfoncer dans la misère. Si les Tchadiennes et Tchadiens ne changent pas leur mentalité (…) la pauvreté ne vas jamais quitter ce pays », déclare une assistante sociale admise à la retraite.