Semelle en gomme, taille basse ou longue, les chaussures appelées communément ’’Pony’’ sont ce dernier temps, à la mode chez des filles à N’Djamena. Un style importé des pays voisins comme le Soudan ou la Libye.

Auparavant portées pour faire du sport et souvent par les hommes, cette chaussure semble inverser la tendance. Elle est devenue un nouveau style qui s’impose chez les filles et femmes à N’Djamena. Dans les cérémonies d’anniversaire et dans les facultés de N’Djamena, cette paire de chaussure se voit aux pieds des filles et femmes.

Pour Khadamallah Hissein, étudiante, les baskets sont des chaussures confortables et pratiques. « Ce qui m’attire vers ces chaussures est que quand je les porte je me sens à l’aise. Par exemple si j’ai une longue course, ou si je dois aller dans un lieu inconnu, je choisis automatiquement ces chaussures, elles sont tout terrain. Je peux marcher ou courir avec autant que je veux sans jamais m’ennuyer. Et ce qui est agréable avec les baskets, elles te réchauffent toujours les pieds surtout en saison pluvieuse et fraîche. Je me lasse jamais d’elles je peux les porter du matin au soir», raconte-elle.

A côté de Khadamallah se trouve une autre femme, la trentaine. Celle-ci ajoute que malgré sa grossesse elle les porte même si ce n’est pas très souvent.

Ces chaussures se vendent dans presque tous les marchés de la capitale. Elle sont achetées par des filles de tout âge selon Ousmane Souleymane, un commerçant du marché central. Le prix varie selon la marque, « il y a celle qui est très chère, d’autres moyennement chère pour une somme raisonnable, et la moins chère est celle qui est à la portée de tous ». Ces différents prix s’expliquent par les taxes douanières que paient les commerçants selon Ousmane Souleymane. « Des fois, il y a les taxes et impôts qui jouent aussi sur le prix. Les chaussures importées de la Turquie n’ont pas le même prix que celles du Cameroun ou Nigeria. On vendait même à 10 000 francs CFA mais en ce moment on vend à 6000francs CFA », explique-t-il.

Si le ’’Pony’’ est devenu à la mode, il ne se porte pas avec n’importe quel habit. Selon Nawal Ahmad, une habituée, le Pony à un style précis, on ne peut pas porter avec tous les habits et n’importe comment. « Bien sûr il y a certaines filles qui mettent baskets avec le voile mais ça ne se fait pas. Ce style n’est pas tchadien alors il faut savoir comment adopter ce look à la culture vestimentaire tchadienne. On peut les porter avec de jupes courtes ou longues, de pantalon tout genre, de robes aussi selon le style propre de la personne et l’évènement. Et peut-être avec ’’ibaya’’ ou caftan mais pas avec notre voile tchadien », estime-t-elle.

Mariam Mahamat Abakar, stagiaire