Pour être autonome et ne pas attendre des autres, nombreux sont des jeunes qui se créent de petites activités pour gagner leur vie. Rencontre avec Madetoïngué Nodjimadji qui s’est lancé lui dans le ramassage des ordures.

Venu comme plusieurs autres jeunes de leur village, pour se trouver du travail et subvenir à leur besoin et celui de leur famille, Madetoïngué Nodjimadji, jeune natif de Koumra, au sud du Tchad, âgé de 29 ans  et sans diplôme, s’est lancé dans le ramassage des ordures ménagères depuis 2019.

Un travail qui selon lui, lui permet de se prendre en charge et investir dans ses activités agricoles.  «  Au début, je ne suis pas éboueur. je ramassais et vendais du sable dans les sacs et pendant la saison pluvieuse je m’arrangeais à rentrer au village pour des travaux champêtres. Malheureusement ces dernières années, la vente de sable n’est pas rentable donc je me suis convertis en éboueur pour mieux gérer mes charges»,  relate Nodjimadji.

Ce travail rapporte mieux que la vente de sable. « Je fais ce travail chaque année pendant la saison sèche. Je fais de porte à porte pour collecter les ordures moyennant une somme d’argent et cela dépend de la quantité des ordures à ramasser. Cela me  permet  d’acheter le nécessaire pour mon champ et payer quelques cadeaux pour la famille». En tant que éboueur il gagne entre 2000f et 5 000f par jour mais cette activité n’est pas aussi sans difficultés pour ce père de 3 enfants et marié à 2 femmes. Le jour où les agents de la police municipale croise son chemin, c’est un jour “sombre” pour lui.

Il déplore le manque de compassion de certains agents de police municipale qui selon lui, les taxent d’une somme de 300 F CFA à chaque rencontre dans un coin de la rue. «  La police municipale est une vraie galère pour nous les éboueurs qui nous cherchons. A chaque fois que je croise un agent il faut que je donne 300f sinon je serai arrêté. Et je dois aussi verser 250 F CFA par jour au propriétaire de porte tout», explique-t-il.

A coté de ces “dérangements” des agents municipaux, s’ajoute le regard de la société qui considère son travail comme réduisant. Malgré cela, le jeune se dit ne pas être découragé puisqu’il en gagne sa vie et appelle les jeunes qui trainent dans les quartiers ou assis sous les arbres à crier chômage à se lancer car dit-il, il y a toujours quelque chose à faire pour gagner “honnêtement” de l’argent.