Le savonnier, de son nom scientifique balanites aegyptiaca, un arbre très épineux produisant des feuilles et fruits nourrissants, regorge des vertus très efficaces pour la santé humaine et est également utilisé dans l’alimentation.
Cet arbre à la fois à usage alimentaire, médicinal et cosmétique, le savonnier n’est pas exploité à sa juste valeur et pourtant toutes ses parties sont utiles. Selon Dr Ousmane Ahobadé naturo-phytothérapeute, celui-ci contient des substances organiques indispensables à l’organisme humain. En termes de valeur nutritive pour l’organisme humain, ses feuilles utilisées généralement pour réaliser des sauces et ses fruits au goût légèrement sucré avec une pointe d’amertume sont composés de calcium, de potassium, d’acides aminés et sont également sources de glucides, de lipides, de protéines et de fibres. A cet effet, il souligne qu’ils sont efficaces contre la tension artérielle, la constipation, les ballonnements et les troubles digestifs.
Non seulement ses feuilles et ses fruits, l’amande, la tige et ses racines, son écorce jouent également un rôle crucial, révèle Dr Ousmane Ahobadé. La tige et les racines peuvent être préparées en macéré en tant que vermifuge et antivenimeux pour l’homme, et servent également pour le traitement vétérinaire. Les tiges peuvent être utilisées pour l’hygiène dentaire, car elles sont très efficaces pour frotter et nettoyer les dents. Et quant à l’écorce, elle peut être utilisée pour le traitement des douleurs dentaires, des maux de ventres, ainsi que la fièvre jaune et également permet de faire les savons cosmétiques. Et enfin l’huile du savonnier, extraite de l’amande qui est à l’intérieur du noyau du fruit est riche en acides gras polyinsaturés et en protéines. Elle nourrit les cheveux et peut soigner des problèmes de peau, explique-t-il.
Connues pour ses bienfaits médicales, il joue également un rôle important dans l’alimentation. Ses feuilles utilisées pour la sauce “koumranga” en langue tchadienne et ses amandes extraites du noyau du fruit comme amuse-gueule “kornaka” font partie de l’art culinaire tchadien. Pour la préparation de cette sauce, Zenaba Ahmat, nous fait savoir que sa préparation est comme toute autre sauce. L’on doit disposer des ingrédients suivants : les feuilles, la viande ou le poisson fumé, les oignons, l’ail, l’huile, épices accompagné à la fin soit d’arachide ou du gombo, selon le goût de chacun. Elle ajoute que ces feuilles peuvent être utilisées fraîches ou séchées puis réduites en poudre.
Et concernant la préparation d’amande (amuse-gueule), elle indique qu’il faut fermenter l’amande avec du tamarin pendant une journée, la faire bouillir pendant quelques heures puis la retirer et la sécher, explique-t-elle.
Le savonnier, un arbre à la fois à usage alimentaire, médicinal et cosmétique est sans doute une ressource naturelle qui n’est pas exploitée à sa juste valeur dans la société tchadienne.