Le ramassage des déchets ménagers dans la ville de N’Djamena est une épine dans la botte des communes d’arrondissements et la municipalité centrale. Et comme la nature a horreur du vide, beaucoup de jeunes font le travail d’éboueur pour soulager les ménages et gagner leur vie.
Fidèle, un jeune âge de 28 ans, sillonne chaque matin des concessions pour ramasser les ordures ménagères. Il a pour cible les habitants du 6e arrondissement de N’Djamena.
“Je suis arrivé à N’Djamena en fin d’année 2021. Au début, j’étais d’abord un coordonnier ambulant. Dans mes navettes entre les rues de N’Djamena, j’ai constaté des ménages qui ont des difficultés dans la gestion des ordures ménagères. J’ai travaillé une année pour m’acheter un porte-tout et me lancer dans cette activité“, explique-t-il sa motivation.
Pendant que d’autres jeunes crient au chômage, Fidèle, muni d’une paire de gangs, d’un cache-nez et d’un râteau, se prend en charge et aide ses parents au village grâce à son activité d’éboueur.
” je m’en sors bien dans mon travail, le prix de ramassage des ordures varie de 200 à 1 000F selon la quantité des ordures. Je gagne au moins 5 000 à 7 000 F par jour. J’ai un programme bien établi selon les quartiers”, détaille-t-il.
Comme d’autres jeunes de son âge, Fidèle n’a pas eu la chance d’être scolarisé. Pour lui, la vie est un combat, il faut se battre chaque jour.
“Nous sommes dix enfants dans ma famille et les parents n’ont pas de moyens pour nous envoyer à l’école. J’ai dû faire les travaux champêtres avant de regagner la ville de N’Djamena pour chercher de quoi survivre“, raconte le jeune homme.
Dans la ville de N’Djamena, beaucoup de ménages sollicitent les services de ces jeunes comme en témoigne cette dame. “Après la défunte N’Djamena Nadif, ces jeunes ont remplacé la mairie. Ils nous facilitent la tâche dans la gestion des ordures ménagères. Ils ne sont pas chers, car le prix varie entre 100F et 500F.”
Pour Chérif, la gestion des ordures devait être le travail de la mairie. “Sous d’autres cieux, il y a dans chaque carrefour des bacs à ordures ou encore des dépotoirs et la mairie vient ramasser. Malheureusement, ce n’est pas le cas ici chez nous. Nous n’avons pas le choix que de solliciter les services de ces braves jeunes“, exprime-t-il son regret.
À N’Djamena, beaucoup de ménages se posent la question s’il existe encore le service hygiène et assainissement dans les arrondissements de N’Djamena. En attendant, l’activité d’éboueur nourrit son bonhomme et fait le grand bonheur des ménages et de la ville.