Mbaiguedem Richard Souleyngar, jeune âgé de 19 ans, passionné de la danse, est mort à l’hôpital après une détention au Commissariat de sécurité publique (CSP) n°6 de N’Djamena.

Le quartier Moursal dans le 6è arrondissement de la ville de N’Djamena est sous tension depuis cet après-midi, suite au décès de Mbaiguedem Richard Souleyngar, un jeune détenu au CSP 6. Un dispositif important de la police et des anti-émeutes est mis sur place. Du rond-point Aigle à l’ancien rond-point centenaire, près d’une trentaine de véhicules de la police sont stationnés.

LIRE AUSSI : torturé au CSP 6, un jeune homme trouve la mort

Devant chez le défunt Mbaiguedem Richard, plus de cent jeunes amis sont mobilisés mais la famille refuse pour le moment la résistance.

Selon une de ses tantes, le défunt Mbaiguedem Richard a été arrêté le 1er mai après une bagarre au quartier Moursal. « La police a exigé une somme de 40 mille francs pour le libérer. Il a subi des tortures. Il a appelé son père pour lui dire qu’on lui fait du mal et qu’il vienne payer l’amende. Mais trop tard. L’enfant est malade et la police l’a libéré », a témoigné une de ses tantes.

D’autres sources proches du défunt rapportent que la maison familiale se trouve à environ 1 000 mètres du commissariat mais il ne l’a pas pu atteindre et est tombé en cours de route. « Il est libéré parce qu’il se trouvait dans un état grave. Nous avons décidé de le ramener au commissariat. Nous avons résisté à la police malgré les menaces. Finalement, il sera évacué », raconte un proche du défunt.

« Mbaiguedem a dégagé du sang à l’hôpital. Nos pagnes sont remplis de sang ; un bidon de 1,5 litres est rempli du sang », confirme une de ses tantes à son chevet à l’hôpital. Les membres de la famille qui ont décidé de tenir au courant la police du CSP 6 sont accueillis par des tirs de grenades lacrymogènes. Cette attitude a provoqué une manifestation au début de l’après-midi. Deux pneus sont brûlés puis à 19 heures, la même scène s’est reproduite.