Lancée par les compagnies téléphoniques depuis 3 trois semaines, l’opération d’identification des abonnés est un vrai chemin de croix pour ces derniers.
“J’habite le quartier Abena, je suis ici depuis 5 heures du matin pour faire identifier mon numéro et jusqu’à là rien”, se lamente un abonné qui attend depuis des heures.
Il est 8 heures le lundi 08 août 2022, nous sommes devant la boutique centrale d’une compagnie téléphonique de la place. Un vent poussiéreux souffle sur N’Djamena, une longue file d’attente, une carte identité et une photocopie d’acte de naissance en main, Giscard s’impatiente, car ça fait déjà plus de 3 heures qu’il attend. “Ils ont dit que l’identification est gratuite, mais dans les quartiers, les agents nous réclament une somme allant de 300 à 500 f. Même avec ça, nous acceptons. Mais il faut d’abord attendre plus de 6 heures“, affirme le jeune homme.
Pour Alice Menodji, infirmière venue faire identifier son numéro, l’identification se fait dans des conditions vraiment déplorables : soleil ardent, pas de sièges pour s’asseoir et il n’y pas assez de coins d’identification dans la Ville. “La majorité des Tchadiens n’ont pas la nouvelle carte identité nationale. Il est difficile d’en avoir et on nous impose ça pour l’identification des numéros de téléphone “, déplore-t-elle.
Beaucoup d’utilisateurs préfèrent ne pas se plier à cette exigence, car ils trouvent cela injuste et “irréaliste pour d’autres”. “je ne vais pas me faire identifier, ils n’ont qu’à couper ma ligne téléphonique. Je n’ai pas la carte d’identité nationale, donc je n’ai pas le choix. D’ailleurs je ne suis pas intéressé “, justifie Odilon.
Il faut noter qu’un bon nombre de N’Djamenois ne s’est pas encore fait identifier malgré que le délai accordé par l’ARCEP (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes) aux abonnés pour se faire identifier expire dans 24 heures.