A la suite de l’augmentation du prix du gasoil et de la pénurie qui fait la Une ces derniers jours à N’Djamena, les agences de transport routier du Tchad ont augmenté les prix de transport. Entre 2 000 et 5 000F CFA sont ajoutés au prix initial. Un changement qui n’est pas du goût des voyageurs.

Le constat est presque le même dans toutes les agences de transport interurbain de N’Djamena. Sur des affiches, l’on constate une nette augmentation sur les grilles tarifaires.  Les raisons pour lesquelles les prix ont connu une hausse sont liées à l’augmentation du prix du gasoil qui passe de 548f à 700f le litre.

Dans les agences desservant le sud du pays, les prix sont augmentés entre 2 000 et 2 500F CFA sur les prix initiaux. Par exemple, pour aller à Sarh, le voyageur doit débourser 17 500 au lieu de 15 000F habituel; ou 6 000F pour Guelendeng au lieu de 4 000F. Pour voyager sur Abéché, le tarif est maintenant de 25 000F au lieu de 20 000F.

Certains voyageurs ont compris tôt le pourquoi. “Pour l’augmentation des prix de transport je ne suis pas étonné. Je savais que ça allait arriver, vu que même l’agence paye aussi le gasoil cher et ils n’ont pas aussi le choix”, affirme Innocent, croisé sous le hangar d’une agence de voyage.

Pour d’autres, c’est vraiment de l’arnaque. Car, chaque fois qu’il y a une petite situation, les détenteurs d’agences de voyage sautent sur l’occasion pour faire monter les enchères. On se rappelle de la situation de la Covid-19, de l’interdiction de voyager au-delà de 23 heures, etc. Les prix sur les transports ont, du coup, été augmentés. “C’est trop quand même de 15000 à 17 500F pour voyager sur Sarh. En plus, je ne suis pas seule, ils pensent que l’argent là on ramasse par terre”, s’exclame une grand-mère s’apprêtant à voyager avec ses trois petits-fils.

Un chauffeur de gros bus croisé dans une agence de transport interurbain nous fait comprendre qu’ils ne font que s’adapter à cette situation et que ceci prendra fin dès que les prix reviendront à la normale.

Le secrétaire général adjoint de la fédération nationale des syndicats des transporteurs urbains et interurbains du Tchad (FNSTUIT), Abdoulaye Adoum Brahim a démenti tout changement officiel de coût et/ou une augmentation quelconque des transports. “Rien n’est encore officiel. La fédération n’a pas revu en hausse le prix des transports interurbains”, dit-il. Mais pour le syndicaliste, la crainte vient de la rareté du gasoil qui risquerait de clouer les bus des agences au sol. “Une demande a été adressée au gouvernement pour remédier à cette situation de pénurie”, nous confie-t-il.