La plupart des rues et ruelles des différents quartiers de N’Djaména tels que Chagoua, Moursal, Habbena, Kabalaye, Ardep-Djoumal ne disposent pas de lampadaires électriques. Ceux qu’on peut décompter sont à peine visibles et des fois, en panne.

Les ruelles sont les plus concernées.  Dans une petite route du quartier Habbena qui mène au rond-point du 10 octobre, les habitants évoquent plusieurs cas de vols et agressions, jour pour jour. Selon eux cela est sans doute dû à l’obscurité assidue de cet endroit.

Les riverains d’une école nommée « La paix » au quartier Chagoua font le même constat. D’après l’un des leurs,  le fait que le quartier ne soit pas éclairé a coûté la vie à son voisin d’en face, la semaine dernière au cours d’une agression. Il témoigne que cette nuit-là, la victime serait rentrée aux environs de 22h, plus tôt que d’habitude. « Deux jeunes agresseurs munis de couteaux l’ont suivi. Ils l’ont poignardé et arraché sa moto alors qu’il était devant la maison. Ce coin est toujours sombre et réputé le plus dangereux du quartier la nuit. Personne ne pouvait les apercevoir » confie-t-il. Celui-ci se désole de la négligence des uns et des autres qui refusent d’installer des ampoules électriques aux devantures de leur maison sous prétexte qu’ils en ont marre du fait que les voleurs les cassent encore et encore, une fois qu’ils l’ont fait.

Quand à certains habitants de Moursal, Kabalaye ou Ardep-Djpoumal, avec des lampadaires ou non, les malfaiteurs trouveront toujours des moyens pour causer du tort aux personnes. « Il y en a qui ne se gênent pas de la présence de la lumière. Les voleurs continuent de sauter les murs, ils agressent et violent même en pleine journée » affirme « papa » Djekornondé, un ancien habitant de Moursal. Pour lui la présence des lampadaires n’est pas une garantie pour la sécurité des habitants. « Je pense que c’est par ce que certains jeunes n’ont pas d’activités, pas de boulot et puisqu’ils aiment la facilité, ils deviennent aussitôt des bandits, des meurtriers ». Toutefois, est-ce une raison suffisante pour que les lampadaires demeurent quasi-inexistants plongeant ainsi certaines routes dans le noir ?