Les cas d’agression à l’arme blanche sont fréquents dans la ville de N’Djamena. Et pour cause la non réglementation de la vente et du port de ces objets, selon un psychologue.

Le 25 novembre 2021, un élève assassine son surveillant à coup de couteau dans l’enceinte du lycée Toumai. Début décembre 2021, le proviseur du lycée de la paix s’est fait agressé par un inconnu avec un poignard. Le 13 février 2022, un jeune d’une vingtaine d’année a été tué au quartier Habbena. D’après les informations, il a reçu au moins trois coups de poignard à la hanche et au ventre. “On n’a pas pu le sauver et il a rendu l’âme. Les policiers ont retiré sa dépouille”, confie un témoin oculaire. Toujours en février 2022, Seryabe Fayba, un jeune diplômé en Géographie, clandoman de son état, a été assassiné à coup de couteau par deux individus non identifiés. “Ils ont emporté sa moto”, rapportent nos confrères du journal La Voix. Au delà de ces cas, il y en a eu d’autres qui n’ont pas été relayés par la presse locale.

Le port et l’usage des armes blanches dans la ville prend une tournure inquiétante ce dernier temps. Elles sont vendues librement sur les différents marchés de N’Djamena, tout comme chez les vendeurs ambulants. Elles sont vendues entre 2 000 et 6 000F CFA.

Quelques personnes interrogées justifient le port d’arme par la nécessité de se défendre en cas d’attaque. “Je suis un diplômé sans emploi et je me débrouille en faisant le mototaxi. Le plus souvent nous faisons face aux agressions, donc je la porte pour me défendre“, explique Christian.

Face à cette pratique, le psychologue et enseignant-chercheur, Hervé Djellassem parle du manque de réglementation du port d’arme blanche. “L’Etat doit régulariser la vente  d’arme blanche dans nos marchés, car même les petits enfants la portent”. Il cite à titre d’exemple le cas de l’élève du complexe Toumaï qui a assassiné le surveillant à coup de couteau.

Yves Dangourbe, stagiaire