Sur l’axe Gassi-Ambata dans le 7e arrondissement de N’Djamena, les chauffeurs des minibus servant au transport en commun font leurs lois en augmentant le prix faisant le mécontentement des usagers.
« 250 francs CFA. Celui qui veut, monte. J’aurai toujours des clients, moi. Vous pensez que c’est seulement votre nombre-là qui va augmenter ma caisse ? », lance un chauffeur aux usagers qui attendent d’être embarqués. « Si tu as augmenté le prix du transport, moi aussi j’augmente le droit de place à 500 F », réagit à son tour un commis de charge débordé des comportements des chauffeurs. Et voilà la montée des enchères.
L’ambiance est vive et tendue ce soir du 15 septembre à la gare de Gassi-Ambata. Une grosse pluie menace de s’abattre sur N’Djamena. Bousculade, querelles, injures… clients, chauffeurs, apprenti-chauffeur et commis sont tous agités concernant le prix de transport qui a augmenté d’un cran. De 100 F à la saison sèche, 150 F pendant la saison de pluie, des chauffeurs taxent maintenant entre 200 et 250F selon leur bon vouloir. Argument, l’état des routes qui sont presque impraticables. Cela amortit leurs minibus et cause de fois des pannes, soutiennent des chauffeurs. Pour couvrir les frais de réparation, il faut augmenter le prix du transport. Les commis de charge aussi ont du coup augmenté le droit de place. La victime n’est que le client.
Jeannette est une jeune dame habitant le quartier Ambata. Elle fait usage tous les jours de ces minibus pour venir en ville. Elle nous confie que c’est le calvaire tous les soirs à la gare à cause de la mal compréhension entre les chauffeurs et les commis de charge. Pour se faire embarquer, il faut avoir de la patience car, les chauffeurs et les commis vont se tirailler à cause du droit de place. Ce qui l’irrite le plus c’est la fixation des prix de transport selon les humeurs des conducteurs. « Au lieu de 150 Fcfa, ils ont augmenté à 200f voire 250f. Nous sommes fatigués de cette augmentation brusque. Ce qui énerve encore est que nous restons 4 sur un siège au lieu de trois personnes », vocifère-t-elle.
En attendant la fin de la saison de pluie, le calvaire des usagers des minibus de la gare de Gassi-Ambatta continue. Ils interpellent la mairie à aménager les rues de cet axe pour leur soulager.