Les violences faites aux femmes et aux filles, sous leurs multiples formes, continuent de ruiner la vie de nombreuses victimes et de diviser les communautés. Face à cette situation alarmante et au regain de cas de viols signalés au Tchad, la Ligue tchadienne des Droits des Femmes (LTDF) réagit avec vigueur.
Menodji Trésor, responsable chargée des affaires juridiques au sein de la LTDF, s’est exprimée dans une interview accordée à Tchadinfos, soulignant l’ampleur méconnue de ces fléaux.
Pour Menodji Trésor, la question des droits des femmes reste un défi majeur au Tchad. “Malgré les progrès sur le papier, les femmes continuent de subir de nombreuses injustices liées au poids des traditions, à l’ignorance, à la pauvreté, au bouleversement socio-économique et à l’incohérence ou au non-respect des textes juridiques existants”, a-t-elle affirmé.
Bien que le Tchad ait ratifié plusieurs conventions et traités internationaux pour protéger l’intégrité physique et morale des femmes, leur application demeure quasi inexistante. “Ces lois brillent sur papier, mais elles n’ont aucun impact tangible sur le terrain”, déplore-t-elle.
Face à l’augmentation des cas de viols et de féminicides, Menodji Trésor appelle à une prise de conscience collective. “Il est temps de dire ça suffit ! Ces violences, qu’elles soient intimes, familiales, communautaires ou sociétales, doivent cesser. Il est impératif de déconstruire les stéréotypes et les relations de domination patriarcale qui alimentent ces abus”, a-t-elle martelé.
Elle exhorte également à une tolérance zéro pour ceux qui banalisent ces violences ou tentent de les justifier. “Le viol est un crime, et ceux qui encouragent, minimisent ou se moquent de cette réalité participent à perpétuer une culture de l’impunité. Cela doit cesser immédiatement”, alerte-t-elle.
Menodji Trésor reste convaincue que les croyances néfastes, au cœur de ces violences, peuvent être changées. “Ce qui a été appris peut être désappris. Nous avons tous un rôle à jouer : femmes et hommes, filles et garçons, mais aussi les acteurs publics. Ensemble, nous devons mettre fin aux violences faites aux femmes et aux filles”, a-t-elle conclu avec conviction.
Cette déclaration intervient alors que le Tchad fait face à une recrudescence alarmante des violences sexuelles, en particulier des viols, exigeant des mesures urgentes et concrètes pour protéger les victimes et garantir la justice.
Ndoumanan Ezéchiel