La situation des réfugiés soudanais sur le sol tchadien depuis le début de conflit opposant les troupes de force de soutien rapide et l’armée régulière ne cesse de se dégrader depuis le commencement de la saison pluvieuse. A Adé comme à Andressa, localités de la province de Sila, la montée des eaux dans le Ouadi Azoum rend les activités des humanitaires très difficiles.
La moindre goutte de pluie suffit pour que les plus de 33 000 habitants du camp de Andressa ne ferment plus les yeux. Cette localité située à seulement 2 km de la frontière soudanaise abrite femmes, enfants et surtout des milliers de personnes vulnérables.
Vivant déjà dans des conditions précaires, la saison pluvieuse est venue aggraver leur situation. L’urgence est à tous les niveaux. « Les voies de communication ne sont plus opérationnelles, ce qui ne facilite pas l’acheminement des nourritures et autres services en faveurs des réfugiés » s’indigne le responsable de l’Association contre le changement climatique et l’insécurité alimentaire (ACCCIA), Soumaine Ahmat.
Le site placé dans une zone inondable est en ce moment enclavé rendant l’accès très difficile aux humanitaires. Pourtant, les réfugiés sont maqués de tout. « Les gens ne mangent pas, il n’y a pas d’eau potable et les défécations se font à l’air libre par maque des latrines. Nous craignons même un risque d’épidémie » poursuit-il.
Depuis quelques jours, la Commission Nationale d’Accueil de Réinsertion des Réfugiés et des Rapatriées (CNARR) et ses partenaires commencent à convoyer les personnes vulnérables (femmes enceintes, personnes âgées et enfants) vers le camp de Djabal situé à mois de 3km de Goz-Beida, capitale provinciale de Sila.
Ceux qui sont aptes et qui ne peuvent plus continuer à vivre dans ces conditions intenables ont commencé aussi à quitter les lieux à pied.
La situation est presque identique dans toutes les autres provinces (Ouaddaï, Wadi-Fira) qui accueillent des réfugiés soudanais. Le 7 juin dernier, le nombre total des refugiés sur le sol tchadien est de 125000. Selon une nouvelle projection du HCR, 200 000 personnes pourraient s’ajouter à ceux qui sont déjà présents sur les prochaines 3 mois.
Et les combats entre les troupes de Bourhane et de Dagalo sont loin d’être finis.