La cherté de vie frappe de plein fouet la population N’Djamenoise, obligeant certains bailleurs a augmenté le prix de leur loyer. Chose que les locataires voient d’un mauvais œil.

Tôt ce matin du jeudi 17 mars 2022, Jean, employé d’une banque de la place, a été tiré du sommeil par son bailleur. Ce dernier est venu lui annoncer l’augmentation de dix (10 000) francs CFA du prix de la maison qu’il loue depuis bientôt quatre (4) ans. Ainsi, le prix de la concession qu’il loue à 75 000 FCFA passe à 85 000 FCFA.

Très surpris, Jean demande l’explication d’une telle augmentation, car, justifie-t-il, c’est depuis bientôt quatre ans qu’il paie régulièrement son loyer, donc n’a pas d’arriéré donc et ne peut comprendre cela. Malheureusement, son bailleur ne lui a pas donné plus d’informations mais lui fait comprendre s’il est incapable de payer les 85 000 FCFA, qu’il déguerpisse tout simplement de sa maison.

 Après moult tractations, le bailleur lui annonce que la cherté de vie de ces derniers quatre mois ne lui permet pas de joindre les deux bouts donc c’est cela qui justifie la hausse du prix du loyer. « Payer 10 000 FCFA supplémentaire pour moi est une tâche un peu plus complexe car, dit-il, la cherté de vie dont vous faites allusion, ne frappe pas que vous mais toute la population N’Djaménoise », plaide Jean auprès de son bailleur. Mais ce dernier signe et persiste que soit, il paie, soit qu’il déguerpisse de sa maison.

Cependant, du côté de son bailleur, la flambée des loyers s’expliquent par la cherté de vie dont celle des matériaux de construction sur le marché. « Je suis un fonctionnaire à la retraite. Les coupons à la CNRT tombent à compte-goutte alors que les prix des denrées de premières nécessités flambent sur le marché. Et même les prix des matériaux de construction. Donc je ne peux pas fixer le prix de ma maison à la baisse alors que j’y ai investi et cela, dans l’optique de pouvoir me prendre moi et ma famille en charge », justifie le bailleur.

Les pareils cas comme celui de Jean et son bailleur sont légion et expliquent le caractère alambiqué des relations entre bailleurs et locataires dans la capitale tchadienne. Les conditions de vie des locataires deviennent de plus en plus difficile ces dernières années à N’Djaména, à cause de la cherté de vie. Ce qui oblige certains à louer des maisons de fortune avec toute l’insécurité qui va avec.

Cette dispute entre Jean et son bailleur annonce les couleurs de la cherté pendant le mois saint de ramadan où, généralement, les commerçants font de la surenchère pendant cette période alors même que le panier de la ménagère est menacé depuis quelques lustres.

Sabre Na-ideyam