ARTS CULINAIRES – Restoroute, gargote, de plus en plus des jeunes hommes s’intéressent à la gestion de ces lieux de commerce et défient les femmes en matière de cuisine. Conséquences, des petits restaurants gérés par des femmes perdent leurs clients.
Riz, macaroni, spaghetti, haricot, soupe, tels sont les menus qu’on peut lire devant les gargotes ou les restoroutes de la capitale tchadienne. Jadis, c’était une affaire des femmes, car faire la cuisine était supposé « chose des femmes » dans la plupart des pays africains. Depuis quelques temps, les jeunes hommes s’intéressent à ce commerce juteux et font de la concurrence avec les femmes au point de leur arracher le terrain.
Dans les marchés et les carrefours, on les voit partout. Ce sont eux qui gagnent actuellement la confiance des clients (hommes et femmes) à N’Djamena. La raison, chaque client la donne. Mais le plus souvent, c’est le même argument : la propreté.
La propreté, c’est bien la raison qui motive Idriss Abakar, la trentaine et célibataire à fréquenter les restoroutes gérées par les hommes. « Je n’aime pas manger dans les restaurants où ce sont des femmes qui font la cuisine… elles sont trop sales et ne prennent pas soin de leurs lieux de travail », avance ce jeune homme en mangeant son demi plat de spaghetti de 300FCFA.
Opinion nettement partagée par Eliane, étudiante en journalisme dans une université de N’Djamena. « Je suis une femme mais quand je dois manger dans un restaurant, je choisis sans faute celui géré par des hommes. Il faut être très courageux pour manger dans le restaurant d’une femme », déclare-t-elle sèchement.
Au-delà de la propreté, certaines femmes pensent que les nourritures préparées par des hommes sont très appétissantes et délicieuses. Mais Dieudonné, cuisinier dans sa propre gargote trouve que c’est simplement la façon d’accueillir les clients qui attire la clientèle.
L’image de ces gargotes, ce sont les hangars de fortune avec quelques tables et bancs à l’intérieur. Mais l’argent que cela rapport aide aux détenteurs de subvenir aisément à leurs besoins et de ceux de leurs familles.