Une maison inachevée située à Habbena dans le 7e arrondissement de N’Djamena est devenue le quartier général d’une bande de bandits échappant à la vigilance des autorités. Les activités clandestines qui se déroulent dans cette demeure sont devenues une menace pour les habitants de cette zone.
” Vous faites quoi ici ? Vous ne savez pas que c’est un coin des bandits ? J’ai été agressée ici en plein jour, ils ont emporté mon sac à main et je ne pouvais pas les poursuivre. Car je ne sais pas ce qu’ils ont à l’intérieur de cette habitation“, nous alerte Berthe à notre arrivée dans les parages.
L’habitation, qui se situe à l’orée d’une mare, est une maison construite mais inachevée. Depuis plusieurs années, ce chantier abandonné demeure à l’état de squelette de béton inachevé. Sur le mur, l’on peut lire ” Temple”, “interdit de faire Kaka ici” mais il manque les fenêtres et les portes. Cet état de délabrement en fait un refuge idéal pour les délinquants en quête d’un lieu discret pour leurs opérations illicites.
” Les brigands d’Habbena se réunissent ici pour faire des opérations, même en journée. Les bandits en font un centre de vente de la drogue. Grâce à son emplacement isolé, cette habitation leur offre un refuge sûr où ils sont à l’abri des regards indiscrets“, affirme un riverain.
Pour Michael, rencontré non loin de ces lieux, les forces de l’ordre doivent prendre leurs responsabilités. ” Cette habitation a fait plusieurs victimes, et nous ne connaissons pas le propriétaire. S’il en existe, il faut qu’il achève sa maison pour permettre au voisinage d’être tranquille. Les forces de sécurité doivent faire quelque chose, car nous sommes déjà fatigués”, dit-il.
La présence de ce repère clandestin a rapidement semé la peur chez les riverains. Ils craignent pour leur sécurité et celle de leurs enfants, et certains évitent désormais de s’approcher de cette maison abandonnée. L’augmentation des activités criminelles à proximité de leurs domiciles a également rendu leur quotidien plus difficile. Les vols, les agressions et les cambriolages se multiplient, provoquant en eux un sentiment de future victime.