SOCIÉTÉ – L’activité qui consiste à déplumer les poulets est en vogue dans les marchés de la capitale tchadienne. Votre site Tchadinfos.com est allé à la rencontre de ces jeunes qui font de ce business leur gagne-pain.

Dès l’aurore, les jeunes “déplumeurs” se pointent avec un couteau et un grand seau qui leur sert de marmite pour faire bouillir de l’eau. Ils sont âgés entre 12 et 25 ans. Regroupés à deux ou plus, ils exercent cette activité de déplumage qui, se faisait rien que dans les ménages auparavant. L’activité de ces jeunes est centralisée dans les marchés, principalement autour de vendeurs des poulets et des volailles en général. Pour cela, ils tissent des relations avec les vendeurs dans les points de vente de la ville.

Le service fonctionne de la manière suivante : le client achète la volaille et, eux ils proposent aussitôt leur service à ce dernier. Ils égorgent les volailles et les plongent dans un mini fût d’eau chaude. Ensuite ils les déplument. Le service varie entre 150 et 250 francs CFA par poulet. Les têtes, les pattes et les intestins leur reviennent de droit. Ces parties, ils les vendent aux preneurs. De quoi faire de gros bénéfices. Le service se fait de fois par affinité. Les potentiels clients des déplumeurs sont les cuisiniers de certains hôtels et les tenanciers des restaurants de la place. S’ajoutent quelques ménages qui viennent aussi solliciter ce service.

Des jeunes en train de déplumer des poulets au marché de Dembé à N’Djamena/ Ph Beramgoto Alexis/ Tchadinfos

Issakha, le vétéran nous explique son activité qu’il exerce depuis plus de 10 ans, après avoir échoué trois fois au baccalauréat. Ce dernier affirme être l’initiateur de cette activité au marché de Dembé. “ Tout à commencer par un cuisinier qui venait payer les poulets chez les vendeurs et sollicitait aussi un service pour le nettoyage des plumes. Moi, étant à coté avec mes cigarettes j’ai entendu la discussion de ces deux et le client a accepté de tester mon service. Le lendemain à 6 heures du matin, il m’a demandé de lui égorger 10 poulets qu’il reviendra chercher à 7 heures. J’ai pris les poulets pour rentrer et faire mon travail à la maison et le remettre à l’heure sollicitée. Satisfait de mon service, il a décidé de sous-traiter avec moi », raconte-t-il.

C’est ainsi qu’a commencé le business d’Issakha qui marque aussi le début du service de déplumage au marché de Dembé à N’Djamena. Aujourd’hui, selon le vétéran les déplumeurs, par jour, enregistrent 400 à 500 poulets.

Par ailleurs, ces jeunes qui déplument les poulets affirment que cette activité est ‘’mieux que rien’’ et génère des bénéfices qui leur permettent de subvenir à leurs besoins. Ces bénéfices varient de 20 000 à 30 000FCFA par semaine. Ils déplorent l’arnaque des agents municipaux qui finissent par les renvoyer parfois de leurs centres d’affaires bien qu’ils payent les taxes.