La culture et l’histoire d’un pays sont véhiculées par différents canaux qui sont en autre la mode, la gastronomie ou encore l’architecture. Un des moyens les plus efficaces pour comprendre la culture et l’histoire d’un pays où d’une région est d’étudier sa propre langue. Au Tchad, on compte plus de 130 langues. Mais de nos jours, précisément à N’Djamena, la plupart des enfants et jeunes n’arrivent pas à s’exprimer correctement dans leurs langues maternelles.

La langue maternelle permet à l’enfant d’avoir des liens avec sa famille élargie et sa culture. Tous les processus mentaux qui interviennent dans l’apprentissage de la langue maternelle sont utiles à l’acquisition d’une nouvelle langue. Cependant, la diversité linguistique est de plus en plus menacée à tel point que la langues maternelles disparaissent. A N’Djamena, dans la plupart des familles, les langues maternelles cohabitent avec d’autres patois, créant ainsi une interférence entre ces langues.

Selon Dr James Robert, coordinateur de la Société internationale de langues (SIL/Tchad), il y a deux facteurs qui expliquent ce phénomène. Primo, le facteur citadin qui montre que là où il y a brassage de plusieurs ethnies et que si les parents n’ont pas le temps de parler leur propre langue avec l’enfant alors il va opter pour n’importe quelle langue et la responsabilité incombe aux parents. Secundo, le facteur de prestige qui est une question de choix et de qualité pour l’enfant.

Pour Mbaïhondoum Justin, coordinateur alphabétisation/éducation pour tous, il y a des prédispositions pour la valorisation d’une langue. L’élément le plus important par exemple pour conserver la langue est sa transmission d’une génération à une autre.  Son insertion dans le système éducatif et son enseignement dans les classes  aideront l’enfant à avoir une bonne base pour lui permettre d’apprendre les langues officielles que sont le français et l’arabe.

Trouver un moyen et permettre aux langues majoritaires et minoritaires de coexister au sein d’une culture moderne mondiale sera une issue pour éviter que d’autres langues disparaissent et que le savoir, l’héritage culturel et le lien émotionnel entre une langue et son histoire ne soient définitivement perdus, conseille Dr James Robert.

Boya Julia, stagiaire