DAKAR, 8 avril (Xinhua) — Le procès de l’ancien président tchadien Hissène Habré pourrait se tenir au mois d’avril 2015, a annoncé mardi à Dakar, Mbacké Fall, procureur général des Chambres africaines extraordinaires (CAE).

“Vu le cours des choses, nous pouvons raisonnablement dire qu’ au plus tard au mois d’avril 2015, un procès pourrait se tenir, si les juges décident de renvoyer le ou les accusés devant les CAE”, a indiqué mardi, le procureur général.

Cette juridiction est chargée de poursuivre l’ancien chef d’ Etat du Tchad accusé de “crimes de guerre, crimes contre l’ humanité et actes de torture” et actuellement détenu à Dakar.

Elle a commis pour sa communication un consortium international composé de trois cabinets (un sénégalais, un belge et un tchadien) avec des experts (un Camerounais et un Français) pour sensibiliser les populations sur ses activités.

Le procureur général s’exprimait en marge d’un atelier de renforcement de capacité de 20 journalistes sénégalais pour la couverture médiatique de la procédure judiciaire lancée contre l’ ancien président tchadien Hissène Habré.

Selon lui, les juges en charge du dossier ont procédé à ce jour, à l’audition de 522 personnes qui se sont constituées partie civile et 28 témoins ont été eux aussi entendus et les archives de la Direction de la Documentation et de la Sécurité (DDS) ont été aussi exploitées.

Dans le cadre des poursuites contre Habré, un consortium international de sensibilisation sur les activités des Chambres africaines extraordinaire (CAE) a entamé mardi une vaste campagne de sensibilisation.

La structure a dans ce but entamé mardi une formation de trois jours au profit de 20 journalistes sénégalais pour les préparer à mieux rendre compte de la procédure judiciaire contre l’ancien président tchadien.

“Notre consortium n’a pas de parti pris dans cette affaire Habré qui oppose la partie civile et la défense. Nous sommes totalement neutres dans cette affaire”, a toutefois assuré Abdou Khadre Lô, membre du consortium international à l’ouverture du séminaire.

“Il s’agit d’informer les populations sur l’état de la procédure (visant Habré). Nous pensons et nous croyons même que la presse a un rôle déterminant à jouer dans cette affaire”, a pour sa part déclaré Marcel Mendy, coordonnateur de la cellule de communication des CAE.

Selon M. Mendy, la presse doit jouer le rôle d’interface entre les CAE et les populations pour disposer de la “bonne” information dans le cadre de cette procédure.

“Vous avez un rôle capital à jouer dans cette affaire, d’où l’ intérêt de vous former sur cette question, de vous mettre à niveau, de vous imprégner de ce dossier pour pouvoir en parler valablement “, a-t-il dit aux participants.